Pour contester la pollution consumériste du Black Friday, de jeunes militants écolos organisent un Block Friday : des blocages de zones commerciales, à l’instar des gilets jaunes.
Le Black Friday, cette grande fête de la consommation débridée importée des États-Unis et qui veut que, chaque 4e vendredi du mois de novembre, les commerçants proposent d’importants rabais pour vendre tout et n’importe quoi à des gens qui n’en ont pas besoin, ulcère de plus en plus de citoyens. Après le Green Friday, lancé en 2017, voici donc ce vendredi 29 novembre 2019 le Block Friday, organisé par les jeunes écologistes de Youth for Climate et 15 autres collectifs anticapitalistes (Extinction Rébellion, Attac, L214, Ligue des droits de l’homme…).
LE BLOCK FRIDAY, INSPIRÉ DES GILETS JAUNES
Ce premier Block Friday a des chances de faire un peu de bruit car il aura lieu dans une vingtaine de grandes villes françaises (voir la liste ici : pour participer, il suffit de s’inscrire) et les actions de désobéissance civile prévues, tenues secrètes jusqu’au dernier moment, seront sans doute assez spectaculaires. Il s’agira d’aller bloquer des centres commerciaux, dans la lignée des actions des gilets jaunes qui, il y a plus d’un an déjà, avaient commencé à s’en prendre à des grandes surfaces et ont récemment récidivé avec l’occupation collégiale à Paris du centre commercial Italie 2 et une brève incursion aux Galeries Lafayette.
- Lire le texte de l'appel au Block Friday lancé sur Facebook
- Le vendredi 29 novembre, c’est le Black Friday : un jour de soldes intensives et d’achats compulsifs, symbole du capitalisme le plus néfaste.
Les marches ne suffisent plus, il faut aller de l’avant et viser plus haut. Le 29 novembre nous agirons.
Il est temps de désobéir, de se rebeller, se révolter.
Une multitude d’actions sera organisée pour que chacun.e puisse trouver sa place dans ce combat.
En attendant, parle du 29 novembre à tes proches afin qu’on soit nombreu.x.ses et déterminé.e.s !
Il est intéressant de voir que les mouvements anticapitalistes commencent à s’attaquer aux nerfs de la société de consommation, dont ils ne pourront que constater la fragilité. Oui, cela va assez vite de bloquer un grand magasin, tout du moins de faire fuir les potentiels acheteurs. Les modes opératoires de telles actions varient selon les circonstances : blocage des plateformes logistiques d’approvisionnement, barrages filtrants pour sensibiliser les clients ou occupation des lieux.
DÉSIRS ANARCHIQUES ?
Le potentiel fédérateur des happenings militants contre ces cibles monumentales semble important. Sans doute parce qu’il y a quelque chose de vital dans le fait de questionner aujourd’hui la manière dont nous remplissons si facilement nos caddies quand nous avons de l’argent, et si difficilement quand nous en manquons.
Que peut-il se passer si, brusquement, les désirs des citoyens ne deviennent plus possibles à satisfaire là, tout de suite, dans les travées éblouissantes d’une grande surface, via l’acquisition de produits bien emballés ? Ces désirs jusque-là canalisés, orientés, normés, vers quoi risquent-il alors de se porter ? Quelque chose qui ne serait pas achetable, peut-être…