Pourquoi je suis accro au « less is more »

Le minimaliste Pierre Roubin a fait le pari de vivre avec seulement 43 objets personnels. Il explique pourquoi il a décidé, hier, de soutenir à nouveau le projet less is more défendu par le journal minimal.

Moulin, pixabay
Illustration : Pixabay.

lettrine, hier je renouvelais mon soutien au journal minimal, un soutien entier et massif à toutes les valeurs que ce titre promeut et partage. Et je relisais ce slogan, less is more que, comme beaucoup d’autres je comprends et ressens profondément.

Au même moment, je me disais : n’est-il pas temps de témoigner, à l’intention de mes concitoyens qui, peut-être, le sentent résonner en eux mais n’en perçoivent pas forcément tous les tenants et aboutissants ?

Nous sommes accros au « plus ». J’ai déjà eu l’occasion d’aborder le sujet ici, via le feuilleton Mes 43 objets dans lequel j’ai raconté comment je suis devenu minimaliste. Et j’ai envie de questionner à nouveau le dogme qui prévaut dans notre société : celui de la croissance, de la performance. Il semble de nos jours inconcevable qu’une entreprise puisse se donner pour objectif de faire moins.

Chaque innovation technologique s’accompagne de son corollaire : tendre à faire plus. Par exemple, quand on augmente la bande passante de nos réseaux de téléphonie, c’est pour lui faire passer des images et des vidéos de plus en plus grandes. Augmentant ainsi le stockage nécessaire et les dépenses énergétiques pour garder tout cela en mémoire.

À lire aussi : Mes 43 objets (et pas un de plus), le feuilleton dans lequel le minimaliste Pierre Roubin raconte le défi qu’il s’est lancé.

Dans l’industrie, lorsqu’un moteur devient plus performant, l’innovation est automatiquement utilisée pour accroître la capacité des véhicules. Ils deviennent plus grands en longueur, de plus grande capacité en volume, et donc plus lourds, et par voie de conséquence plus consommateurs. Même si par ailleurs nos petites rues françaises restent, elles, toujours de la même taille !

C’est comme si nous étions malades : quoi que nous fassions, nous nous arrangeons toujours pour qu’il y en ait plus, c’est plus fort que nous. Du coup le mot d’ordre less is more surfe sur cette tendance irrépressible et attise un peu notre curiosité.

Mais au fait, « moins » c’est « plus » de quoi ? Vivre avec moins, c’est déjà et avant tout plus de simplicité. Tout devient plus facile et plus rapide. Quand on a moins de vêtement, s’habiller devient plus facile. Et plus rapide. Bim !

Vivre avec moins, c’est plus de joie : celle que procure le fait de vivre en accord avec son environnement, avec la planète (ce qu’elle peut nous donner et nous permettre d’espérer pour l’avenir). En fait, vivre avec moins c’est augmenter ses chances d’avoir un meilleur avenir.

PLUS JOYEUX ET PLUS CONVIVIAL

Vivre avec moins, c’est aussi plus d’amitiés en perspective. Ah bon ?! Eh oui, échanger avec les autres apprentis minimalistes, c’est faire des rencontres ! Plus sérieusement, vivre avec moins c’est retrouver de la disponibilité pour plus de lien social. Moins de biens, plus de liens. Et c’était justement le thème de notre intervention avec Emmanuelle Veil à la Recyclerie récemment.

Moins, c’est plus facile, plus rapide, plus joyeux et plus convivial. Et encore, on pourrait en trouver tant d’autres. Franchement, moi, cela me fait rêver. Et dire qu’en plus, tout cela est tellement simple.

Pour suivre les publications de mon journal préféré, je reçois la lettre minimale, chaque 1er jeudi du mois. Bonne nouvelle, c’est gratuit et sans engagement !

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À propos de l'auteur
Ma démarche minimaliste est très matérialiste (au sens de pragmatique), urbaine, et en même temps réflexive. Je suis philosophe de formation donc j’aime bien manipuler aussi les idées.
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