Qui est Fumio Sasaki, le minimaliste star dont l’appartement vide et les sentences zen fascinent les médias du monde entier ?
Identité
Fumio Sasaki
Né le 23 juillet 1979 à Takamatsu, préfecture de Kagawa au Japon.
Profession : anciennement coéditeur en chef de la maison de mangas Wani Books.
Signe particulier : vit avec 815 euros par mois.
Principal fait d’arme
Avant de devenir minimaliste, Fumio Sasaki avait l’habitude de boire jusque tard le soir et du mal à se lever le matin. Il possédait tant de livres, de CD, DVD, jeux, appareils photo et instruments de musique que faire le ménage chez lui s’avérait quasiment impossible. Dégoûté peu à peu par cette vie remplie et plombante, il glane les expériences de minimalistes aux États-Unis et s’inspire de la culture zen. En un an, il se débarrasse de ses affaires, vend, donne, scanne ses documents, pour ne garder finalement que l’essentiel.
Démarche
Dans son appartement d’une pièce, il n’y a rien. Ou du moins, le strict minimum. Meubles, objets, fournitures… le peu d’affaires répond aux besoins quotidiens de notre minimaliste : un savon pour la toilette et la vaisselle, une ou deux assiettes, quelques couverts, un futon… Pourtant, nous sommes loin de l’austérité monacale que l’on supposerait d’un tel dénuement. L’espace est lumineux, simple et zen.
Fumio Sasaki ne prétend pas se détourner des choses, bien au contraire. Il les aime toujours, déclare-t-il, mais différemment ! Il peut les admirer dans les vitrines, sans pour autant vouloir les acheter, se les approprier.
Pour notre minimaliste, la traditionnelle et spacieuse maison japonaise est devenue un grand placard où s’accumulent toutes sortes d’affaires. « Que l’on vive seul ou avec d’autres personnes, peu d’entre nous acceptent la présence d’un colocataire. Et ce colocataire, ce sont les choses. Et l’espace qu’occupent les choses est typiquement beaucoup plus grand que celui dont disposent les gens pour eux-mêmes. » Bref, on paye un loyer pour un profiteur inanimé.
GAGNER DU TEMPS
L’espace et le calme sont la principale composante de son lieu de vie, il nous encourage à être plus attentifs à nos mouvements, au bruit que nous produisons.
Mais surtout, ce Japonais anticonformiste affirme que vivre dans un lieu aussi simple nous exhorte à sortir, à voir le monde, à profiter du dehors. Parce qu’il gagne un temps précieux à ne pas s’occuper d’affaires inutiles et achève son ménage en quelques minutes, mais aussi parce que son train de vie est bien moins élevé, il gagne de la liberté.
Fumio Sasaki privilégie son temps pour les moments entre amis, les voyages et les expériences. « Lorsqu’on choisit et réduit autant les choses autour de soi, on se comprend mieux soi-même, nos valeurs intrinsèques et ce qui est vraiment important pour nous. C’est l’essence du minimalisme. »
Extrait
(japonais sous-titré en anglais)
Bio express
2011 : le tsunami fait dégorger les maisons pleines d’affaires et provoque la catastrophe nucléaire de Fukushima. C’est le déclic pour Fumio Sasaki, qui décide de devenir minimaliste.
2015 : le trentenaire tokyoïte raconte son dépouillement progressif dans un livre, Goodbye Things : The New Japanese Minimalism. L’ouvrage connaît un grand succès aux États-Unis, il est traduit en vingt-trois langues.
2017 : tournée en France, à l’occasion de la traduction de son livre.
Réseau
Fumio Sasaki est maintenant invité pour intervenir dans des conférences aux côtés des célèbres minimalistes américains Joshua Fields Millburn et Ryan Nicodemus. Lui aussi a créé un blog à succès, avec son acolyte Naoki Numahata, intitulé Minimal & ism, manière de signifier que chacun y trouvera des choses importantes (-ism). Son discours est une sorte de prolongement du phénomène Konmari, initié par la spécialiste du rangement Marie Kondo. Dans son best-seller publié en 2011, la Japonaise préconisait de ne garder que « les objets qui nous mettent en joie ».
2 réponses
C’est avec Goodbye things, le livre de Fumio Sasaki, que j’ai eu le déclic minimaliste.
Quand j’en suis arrivé au passage « posez ce livre et allez jeter quelque chose, maintenant », ma vie a changé de direction. Un retour à la normale en quelque sorte.
Je confirme tout le bien-être qu’on peut retirer de cette éthique.
Avec un style très différent de ses célèbres homologues Josh et Ryan, je ne peux que conseiller de s’intéresser à Mr Sasaki.
C’est fou comme cela tient à peu de choses, un changement de direction 😉