Adepte du less is more (moins c’est plus), l’architecte Mies van der Rohe est considéré comme le père du minimalisme moderne, un courant culturel qui, dès les années 1960, s’oppose aux falbalas de la société de consommation.
Identité
Ludwig Mies van der Rohe
Né en 1886 à Aix-La-Chapelle (Allemagne), mort en 1969 à Chicago (États-Unis).
Profession : Architecte et designer.
Signe particulier : Grand amateur de cigares Dunhill, il en avait toujours un à la main.
Principal fait d’arme
Chargé de réaliser le Pavillon allemand à l’Exposition universelle de 1929 à Barcelone, il présente un édifice révolutionnaire. Le bâtiment, dont les structures sont apparentes, fait table rase des ornementations et tente même de s’affranchir des murs pour mieux s’intégrer à la nature. À l’intérieur il n’y a quasiment pas de meubles, juste quelques éléments scellés au sol, dont la fameuse chaise Barcelona, qu’il conçoit avec sa partenaire Lilly Reich, et qui est inspirée de sièges royaux dans l’Antiquité.
Démarche
Mies van der Rohe s’empare des matériaux de la révolution industrielle – verre, acier et béton armé – pour élaborer un style simple, neutre et brut, qu’on appellera le « style international ». En décidant de privilégier la fonctionnalité à l’apparence, de traquer le superflu, et en affirmant que le geste architectural constituait avant tout à créer du vide, Ludwig Mies van der Rohe a révolutionné le design et l’architecture au 20e siècle. Considéré comme le père du minimalisme moderne, c’est lui qui dans les années 1960 a popularisé le slogan less is more (moins c’est plus), qui allait ensuite se répandre dans tous les autres arts et remettre en cause, mine de rien, les fondements de la société de consommation.
Extraits
Bio express
• 1926 : Il dessine les plans du mémorial en hommage aux socialistes révolutionnaires assassinés, Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht. Le monument sera détruit par les nazis.
• 1930 : Il est nommé directeur de l’école du Bauhaus.
• 1938 : Malgré son adhésion à la Chambre de la culture du Reich, il échoue à recevoir des commandes de la part du régime nazi. Adilf Hitler ira même jusqu’a piétiner l’une de ses maquettes, qu’il juge décadente. Ludwig Mies van der Rohe s’exile alors aux États-Unis et s’installe à Chicago, où il commence à construire des gratte-ciel épurés.
Réseau
• Son mentor est l’architecte Peter Behrens, cofondateur de la Deutscher Werkbund (« Union de l’œuvre allemande »), une association destinée à promouvoir l’innovation dans les arts appliqués à l’industrie. Recruté dans son agence au début du 20e siècle, Mies van der Rohe y croise Le Corbusier et Walter Gropius, futur fondateur du Bauhaus.
• Membre du groupe Novembre, fondé au lendemain de la Première guerre mondiale par des artistes et des architectes expressionnistes partisans d’une révolution socialiste, il côtoie les grands artistes de son temps : Wassily Kandinsky, Otto Dix, George Grosz, Kurt Weill.
• Il sympathise aux États-Unis avec son aîné Frank Lloyd Wright, l’une des grandes figures du style Prairie, ces maisons horizontales fondues dans l’environnement, à la japonaise.