Empreinte carbone : le zéro déchet a échoué, on essaye le zéro naissance ?

Le zéro déchet ne suffit pas. Objectif zéro naissance ? La concentration de CO2 dans l’atmosphère explose, il va bien falloir faire quelque chose !

Objectif Zéro naissance, pictogramme interdiction des bébés
Objectif zéro naissance. Illustration: Tendans Risk, 2022.

lettrine il y a vingt ans, la ville de San Francisco (Californie, États-Unis) se donnait pour objectif d’atteindre le zéro déchet en 2020, l’idée était de composter ou de recycler 100 % d’entre eux afin d’en finir avec les incinérations et les enfouissements. Après des débuts fulgurants, le mouvement a stagné et même régressé. L’objectif n’ayant pas été atteint il a été repoussé à 2030.

Le zéro déchet, l’espèce humaine n’y arrive pas. Un très grand nombre d’entre nous sont programmés pour consommer et s’agrippent à cette forme de bonheur. Comment faire alors pour arrêter de pourrir la planète ? Comment faire en sorte, au minimum, qu’elle reste habitable en 2100, lorsque les jeunes générations qui la peuplent aujourd’hui atteindront les 80 ans ? Le niveau de CO2 vient d’atteindre son plus haut niveau sur Terre depuis quatre millions d’années, selon l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique.

DÉCISIONS INDIVIDUELLES

Ça urge. « Il nous reste 1 028 jours » pour déterminer l’avenir de l’humanité, protestait la semaine dernière une activiste de 22 ans enchaînée au filet sur le court central de tennis de Roland-Garros, reprenant le calcul du chimiste Sir David King, fondateur d’un groupe d’experts internationaux sur le climat et la biodiversité.

Il y a bien un petit geste extrême, et extrêmement efficace, que chaque personne en état de procréer pourrait faire : décider de ne pas se reproduire ! On ne parle pas ici des politiques de restriction des naissances prônées par l’économiste Thomas Malthus ou pratiquées en République populaire de Chine de 1979 à 2015. Il s’agit bien de décisions individuelles. L’objectif zéro naissance, comme choix philosophique.

HOMO DÉTRITUS *

L’idée a été formalisée aux États-Unis au début des années 1990 dans les milieux underground inspirés par les revendications des citoyens sans enfant (Childfree). En 1991, le militant écologiste vasectomié Les U. Knight lance le Mouvement pour l’extinction volontaire de l’espèce humaine. L’année suivante, l’artiste punk Chris Korda fonde la très subversive Église de l’Euthanasie. L’idée a trouvé de nombreuses déclinaisons depuis, du pamphlet No Kid de Corinne Maier à l’éphémère « Fête des Non-Parents » célébrant les acteurs de la lutte contre la surpopulation.

« Le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas », a-t-on coutume de dire dans toutes les instances de réflexion sur l’empreinte carbone criminelle générée par l’espèce humaine. Puisque celle-ci s’avère incapable de ne pas en produire, puisque l’on pourrait même convenir que le fait de produire des déchets (donc de polluer) est son point de différenciation par rapport aux autres être vivants, le plus simple pourrait donc être de tarir peu à peu la source du problème. On y réfléchit ?

* Homo detritus est un essai de Baptiste Monsaingeon, paru en 2017 aux Éditions du Seuil.

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À propos de l'auteur
Professeur de SVT au collège, j’essaye de transmettre à mes élèves l’amour et le respect de la nature.
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