À la naissance de mon enfant, j’ai découvert une espèce de folie hygiéniste et consumériste génératrice de monceaux de déchets dans les maternités. Constat.
Quand on choisit une maternité, on ne se préoccupe pas vraiment de savoir si elle est zéro déchet : ce qui prime, c’est sa réputation et la qualité de son équipe. On y passe pas mal de temps durant la grossesse, entre les cours de préparation à l’accouchement et les consultations de suivi. Puis, à la naissance de son enfant, on y reste de deux à cinq jours.
À cette occasion, moi qui suis attentive à ne pas produire de déchets au quotidien, j’ai été frappée par le fossé entre ce qui est et ce qui pourrait être amélioré.
La stérilisation. Celle est bien évidemment essentielle. Et je n’y connais franchement rien là-dedans, à part que ma gynéco a un appareil pour stériliser le spéculum et compagnie : n’est-il donc pas possible d’avoir les mêmes dans les maternités ? Lorsqu’on me faisait des séances d’acupuncture, les aiguilles sortaient toutes d’un emballage plastique. Peut-être est-ce possible d’utiliser toujours les mêmes, mais de les stériliser systématiquement pour éviter les emballages ?
Les draps. Et puis il y a la chambre elle-même. Après un accouchement une femme a des saignements et je voyais placée sur mon lit une serviette molletonnée avec une face en plastique. Une simple serviette aurait fait l’affaire d’autant plus que les draps sont lavés tous les jours. Ça aussi d’ailleurs m’a semble un petit peu exagéré. J’étais là pour trois jours ; je pouvais garder les mêmes draps, à moins d’un accident…
Les repas. Mais ce qui m’a le plus effrayé en matière de plastique, ce sont les repas. En allant donner le bain à mon bébé, j’ai remarqué dans la cour le camion Eurest/Medirest, fournisseurs de repas de l’hôpital. Leur plats sont servis sur un plateau en plastique qui semble être réutilisé vu les traces d’usure, il y a des couverts en inox, une carafe d’eau réutilisable. Mais le zéro déchet s’arrête là.
Pour trois jours, ne pourrait-on envisager d’utiliser la même serviette de table ? Eh bien non, à chaque repas une serviette en papier nous est fournie.
Les condiments comme le sel, le poivre ou la vinaigrette sont présentés sous sachets. Là encore il ne serait pas si compliqué d’acheter et d’entretenir un lot de salières et poivrières et de présenter la vinaigrette dans un pot en verre ou une petite bouteille en verre réutilisable.
Mais ce qui m’a le plus affligé, c’est la nourriture. La seule chose que je n’ai pas vu emballée en trois jours était une pomme. Tout le reste était sous film plastique : des plats au fromage en passant par le dessert… même le pain du petit déjeuner était sous plastique.
Les protections hygiéniques. Avant de venir à la maternité pour accoucher, j’avais eu des cours de préparation avec une sage femme. Elle était plutôt écolo, nous conseillant de ramener du savon de Marseille plutôt que des produits de lavage spécial bébé du commerce… Je me souviens qu’elle avait mentionné qu’on nous fournirait des culottes jetables à la maternité. Effectivement ce fut le cas. À aucun moment ne fut suggéré d’apporter des protections hygiéniques lavables, ni des couches lavables d’ailleurs… Dommage car c’est en informant les mères que le changement pourrait advenir.
Les soins. Pareil pour les soins, je voyais la poubelle se remplir de lingettes, cotons et autres compresses stériles alors que peut-être de simples lingettes lavables auraient fait l’affaire…
Les hôpitaux d’aujourd’hui ont-ils pris conscience des déchets qu’ils génèrent ? Et de leur responsabilité dans l’information des patients ? Leur marge de progression est vraiment énorme.
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