Au secours, les soldes d’été s’ouvrent ce mercredi 28 juin dans toute la France ! Notre ménagère de moins de 50 ans est épouvantée à l’idée de s’y retrouver mêlée…
Les soldes. Il y a ceux qui s’y préparent à l’avance à coups de repérages stratégiques, ceux qui posent une journée de RTT, ceux qui se postent devant les grilles fermées du magasin deux heures avant l’ouverture, pour être les premiers. Bref, il y a ceux qui sont organisés.
Je n’en fais pas partie.
Et je me fais avoir chaque année : j’oublie de bien vérifier que je n’aurai SURTOUT PAS besoin d’acheter des vêtements, au mois de janvier ou au mois de juillet. Parce que les soldes, c’est l’enfer !
Je ne suis peut-être pas normale, mais braver une foule gluante, qui a laissé son savoir-vivre à la maison, pour dénicher un vêtement à ma taille dans des rayonnages foutraques, où l’abondance donne le vertige ; fouiller dans des portants bourrés à craquer, dont il est impossible d’extraire un vêtement sans faire tomber les chemises d’à côté ; slalomer entre deux rangées de fesses penchées sur des piles de tee-shirts et recevoir des coups de sacs dans les hanches toutes les deux minutes (…), ça ne me fait pas rêver !
HOMO CONSUMERICUS
Et puis, franchement, la dignité humaine en prend un sacré coup, avec les soldes ! Lorsqu’on voit des bipèdes se ruer, comme si leur survie en dépendait, pour entrer les premiers dans un magasin d’électronique ou de fringues, parce que c’est le premier jour des soldes… C’est à regret que l’on admet qu’ils appartiennent à l’espèce hautement évoluée qui a mis au point le vaccin contre la rage, la guitare électrique et la recette de la mousse au chocolat.
Est-ce là la direction que prend l’évolution de l’Homo Sapiens ? Il est prêt à marcher sur ses congénères pour pouvoir être le premier à poser la main sur une télé grand écran, parce qu’elle est en solde ! Pas parce qu’elle lui est indispensable, comme l’oxygène ou l’eau, non, parce qu’elle est plus grande que celle qu’il a déjà et qu’elle est à moitié prix ! Les remises sont l’orgasme du consommateur. Pour jouir, il en oublie toute dignité.
Désespérée par l’Homo Consumericus, je n’arrive pas à trouver drôle la vidéo d’une nana qui s’étale de tout son long parce qu’elle court frénétiquement avec des talons de dix centimètres… La pauvre n’aura pas cette robe « tendance » pour laquelle elle faisait la queue depuis deux heures sur le trottoir. C’est une fille plus prévoyante, avec des baskets, qui arrachera l’habit de son cintre en jouissant d’avoir réussi. Réussi quoi au juste ? Acheter une robe dont elle n’a pas besoin, qui encombrera son placard déjà bien garni, et qui finira à la benne dès qu’elle ne sera plus « tendance ».
J’achète, puis je jette… parce que c’est moins cher ! Orgasmique.
2 réponses
Coucou Anne
J’ai adoré ton article … mais j’avoue (tu vas surement bondir …) que moi j’adore l’ambiance des soldes et ce truc de dénicher La ROBE sublissime à moindre cout !!!
Je les attends à chaque saison avec impatience
Voila 🙂
Bises
Céline BAROU-ROSSIGNOL
Ah Céline, je suis certaine que tu fais les soldes avec dignité 😉
Le problème n’est pas tant de profiter des soldes pour acheter une jolie robe sans avoir à souscrire un emprunt, le problème est que le système s’emballe : l’offre crée le besoin et le consommateur plonge la tête la première dans le piège de l’aubaine orchestrée par les acteurs du commerce mondialisé. Le problème n’est pas la jolie petite robe pour laquelle on craque, le problème est la surconsommation de masse dont les soldes sont l’exemple le plus flagrant.