C’est la saison des amours. À Marsangy (Yonne), l’association Le Ruban vert aide les crapauds en voie de disparition à traverser la route pour rejoindre l’étang où ils peuvent s’accoupler.
Chaque année, en février et mars, lorsque la température dépasse les 6° C et qu’il pleut, les crapauds quittent leur site d’hibernation pour aller frayer aux abords des plans d’eau. Entre Rousson et Marsangy, deux petits villages du nord de l’Yonne, ils descendent la colline boisée et doivent traverser en pleine nuit la départementale 24 pour rejoindre la plaine où se trouve l’étang : 90 % meurent alors sous les roues des automobilistes.
« Un soir où il faisait très doux, en rentrant chez moi, j’en ai découvert des centaines écrasés, j’étais en pleurs » raconte Clotilde Rouanet, animatrice de marche nordique à Marsangy. C’était il y a trois ans et depuis, elle et ses amis du Ruban Vert, l’association qui milite pour un corridor de biodiversité entre la forêt d’Othe et le Gâtinais, essayent de protéger ces batraciens durant leur migration prénuptiale.
La préfecture leur a délivré une « autorisation de ramassage d’espèce protégée », et ils ont reçu en 2018 mille euros de la Fondation pour la nature et l’homme afin de construire une barrière de récupération des crapauds longue de 500 mètres. À l’heure où nous publions ce reportage, 1 400 individus ont pu être sauvés grâce à ce dispositif.
À voir aussi, ce court-métrage de trois minutes tourné en 2017 à Marsangy par Vincent Moissenet lors d’un ramassage nocturne sous la pluie au milieu des voitures :
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2 réponses
Quelle belle initiative, trop beau! face à la croâss-té du monde moderne 😉
N’est-ce pas ? ??