Composée par un préhistorien et un graphiste, cette bande dessinée dézingue bon nombre d’idées reçues sur Homo sapiens. Une chose est sûre : notre espèce bouleverse l’environnement.
Le genre
Science dessinée.
Le pitch
Apparu il y a 200 000 ans, qui est réellement Homo sapiens ? Cette bande dessinée graphique et didactique, au ton presque enfantin, fait le point sur les connaissances scientifiques actuelles et met à bas de nombreuses idées reçues.
Les auteurs
Antoine Balzeau (textes) est paléoanthropologue. Chercheur au CNRS, il étudie le cerveau et le crâne des hommes préhistoriques. Pierre Bailly (dessins) travaille au journal Spirou, il est le créateur de diverses séries pour enfants (Ludo, Petit Poilu…).
Mon humble avis
Rien que pour sa préface, la BD vaut le détour. On y apprend à quel point la préhistoire a été une discipline sulfureuse et censurée, l’Église y voyant des théories incompatibles avec les vérités bibliques. Ainsi, durant des siècles, il a été blasphématoire de prétendre que les céraunies (les armes taillées dans les silex par nos ancêtres) étaient autre chose que des pierre magiques tombées du ciel lors des orages.
L’ouvrage est structuré en trois parties. Les deux premières traitent de l’évolution de l’homme, on y apprend plein de choses déroutantes sur la taille du cerveau, l’importance du hasard, la naissance des espèces, l’équilibre des tâches entre hommes et femmes, le rythme des migrations ou encore le rôle du menton. On y apprend aussi que la caractéristique de l’homme moderne, « celle dans laquelle il excelle plus que tout autre homme du passé, c’est la collaboration ».
DISPARUS
La troisième partie, consacrée à l’avenir de l’humanité, m’a semblé en revanche dispensable dans la mesure où elle s’accompagne d’une leçon de morale sur le fait que détruire son environnement, « c’est mal » et c’est « dangereux ». Ça, on le sait déjà, non ? Mais j’ai beaucoup aimé le bref rappel dessiné des animaux gigantesques que nous avons fait disparaitre de la surface de la Terre parce qu’ils nous faisaient concurrence : le Procoptodon (un kangourou géant), le Diprotodon (grand marsupial), le dodo (un gros volatile gentil).
Une phrase du livre
« Contrairement à ce que beaucoup croient, presque tout le monde en fait, Homo sapiens n’est pas l’homme avec le plus gros cerveau. »
Un extrait du livre
Homo sapiens, histoire(s) de notre humanité, Antoine Balzeau, Pierre Bailly, Le Lombard (collection La petite bédéthèque des savoirs), 2019, 88 pages.