Miss Minimal contre Monsanto ! Dans cet épisode, notre guerrière climatique défend la biodiversité : elle a créé avec d’autres citoyens une bibliothèque de graines bio gratuites.
Il y a quelque temps, j’ai fondé avec d’autres citoyens une association, Les jeunes pousses, en vue notamment de créer des potagers. Un de nos tous premiers projets a été la mise en place d’une grainothèque. Nous sommes partis de rien, avec seulement notre motivation. Et c’est déjà beaucoup finalement.
Une grainothèque, comme son nom peut l’indiquer, permet d’échanger ses graines pour le potager ou le jardin d’ornement. Elle s’installe généralement dans la bibliothèque du quartier ou de la ville. Les graines de courges côtoient les livres : nourritures alimentaire et spirituelle. Une grainothèque se présente sous la forme d’une étagère, ou d’une simple boîte. Les citoyens sont invités à déposer et à échanger librement des graines de fleurs, de fruits, de légumes. La grainothèque attire de nombreux curieux et développe le rôle de partage et d’échange de la bibliothèque.
Dans ma ville de 22 000 habitants, Braine-le-Comte, à 35 km de Bruxelles, le concept a bien plu. Nous avons proposé l’idée aux bibliothécaires, elles ont tout de suite pris le projet à cœur et trouvé facilement le nécessaire pour organiser l’espace. Nous avons vu grand, directement une étagère. Avant cela, une autorisation de la commune (puisque la bibliothèque est municipale) a été nécessaire, c’était le seul besoin administratif.
Chacun a mis du sien :
- Amélie, de l’association, qui avait depuis plus d’un an l’envie de réaliser ce projet avait déjà collecté assez de graines pour le démarrage. Avec d’autres habitants, elle a ensaché les graines dans du papier de récupération.
- Les bibliothécaires ont profité d’un stage d’origami pour confectionner des petits paniers en papiers pour ranger les petits sachets de graines par catégories. Elles ont également donné une couche de peinture sur l’étagère.
- De mon côté, j’ai confectionné des panneaux et documents explicatifs.
Certains n’ont pas encore de graines à déposer, ce n’est pas grave. Ils peuvent se servir et reviendront déposer d’autres graines l’année prochaine, s’ils ont une récolte. C’est le cas des groupes qui souhaitent commencer un potager (les écoles ou les associations) par exemple.
En France, il existe environ 400 grainothèques et le concept se développe bien aussi. Ces initiatives visent à protéger la biodiversité qui subit un réel déclin actuellement à cause de la standardisation des semences. Sont privilégiées les graines des espèces locales et récupérés sur des plants cultivés biologiquement.
Notre prochain projet sera d’accompagner les habitants à la création de bacs d’incroyables comestibles, des espaces potagers installés dans l’espace public, entretenus par et pour des habitants, et où chacun est libre de se servir. À suivre…