Ils s’appellent Patalione Kanimoa, Lino Leleivai et Eufenio Takala. Ces rois français gouvernent en toute discrétion leur royaume respectif, trois îles polynésiennes.
es rois français ne font pas la Une des journaux. La plupart des citoyens de notre pays ne sont même pas au courant de leur existence. Âgés et absents des réseaux sociaux, ils règnent sur Wallis-et-Futuna, les terres habitées les plus éloignées de l’Hexagone, à 16 174 kilomètres du château de Versailles. Comment est-ce possible, alors que la France a aboli la royauté en 1792 ?
Un peu d’histoire.
– Les trois îles principales de l’archipel, Uvea, Alo et Sigave sont gouvernées par des rois depuis le Moyen-Âge.
– Colonisées par des missionnaires maristes, les populations de Wallis et de Futuna ont été converties au catholicisme dans le courant du 19e siècle. En 1888, pour échapper aux protestants anglais et allemands, les trois souverains de l’époque ont accepté le protectorat unifié proposé par la France.
– En 1961, à la suite d’un référendum, l’archipel est devenu un Territoire d’Outre Mer. Les monarques ont été maintenus en vertu de l’article 76 de la Constitution, selon lequel « Les territoires d’Outre-mer peuvent garder leur statut au sein de la République. »
Les prérogatives royales
Les rois coutumiers de Wallis-et-Futuna sont des fonctionnaires rémunérés par l’État. Entourés de ministres, ils exercent l’équivalent des pouvoirs de maire et de président du conseil départemental. L’État est représenté dans l’archipel par un Administrateur supérieur, qui joue le rôle de préfet. Il consulte régulièrement les souverains sur la gestion locale, via un conseil territorial.
Les titres de roi ne sont pas héréditaires. Très convoités, ils sont délivrés au sein des familles nobles mais peuvent être aussi retirés si les nommés ne font pas l’affaire. Ces dernières années, les monarchies ont connu une importante rotation en raison de vives rivalités claniques.
Qui sont ces trois rois ?
Des hommes, toujours des hommes (la dernière reine, Amelia Tokagahahau Aliki, remonte à la fin du 19e siècle). Ils ne portent pas de couronnes en or mais des colliers de fleurs tropicales.
Patalione Kanimoa (royaume d’Uvea, île Wallis)
Peu après son arrivée, le 09 janvier 2019 après-midi, M. le #Préfet Thierry QUEFFELEC, Administrateur supérieur des îles Wallis et Futuna a dédié sa première visite protocolaire au #Lavelua Takumasiva Patalione KANIMOA,⤵️https://t.co/nyNAKV076L pic.twitter.com/4tHSTLXV7s
— Préfet de Wallis et Futuna (@Prefet986) January 9, 2019
Lino Leleivai (royaume de Alo, Futuna et Alofi)
A Futuna, le royaume de Alo vient d'introniser son nouveau monarque. Lino Leleivai est devenu, jeudi 29 novembre, le 36ème souverain. L'occasion de grandes festivités traditionnelle pour marquer cet événement. https://t.co/PWKqJSUliP Tahiti Polynesie pic.twitter.com/P7XinFBrCc
— polynesiela1ere (@Polynesiela1ere) December 2, 2018
Eufenio Takala (royaume de Sigave, Futuna)
Eufenio Takala souverain de Sigave (Futuna) : https://t.co/JoeUonMwet via @BIDONOT pic.twitter.com/3h7N9M4SVN
— CHRISTIAN BIDONOT (@BIDONOT) March 8, 2016
Le 29 juillet 2021, la France fêtera les 60 ans de la promulgation de la loi de 1961 conférant un statut spécial à Wallis-et-Futuna. Selon le site Magcentre, la question d’un toilettage des institutions de l’archipel polynésien pourrait être posée à cette occasion.