Visite de la Maison autonome

Brigitte et Patrick Baronnet vivent depuis quarante ans de manière autonome. Ils ne payent ni eau, ni électricité grâce à leurs citerne, éolienne, panneau solaire. Visite guidée.

Photo : June Caravel
La Maison autonome (Photo : June Caravel)

Cela faisait longtemps que je voulais rendre visite aux Baronnet, ce couple de « décroissants » qui depuis quarante ans vivent en autonomie. Ils sont entre Nantes et Rennes, on ne peut pas vraiment aller chez eux en train. Qu’à cela ne tienne, j’ai donc loué une voiture sur Ouicar, organisé un covoiturage sur Blablacar car l’idée d’utiliser une voiture pour moi toute seule alors que je pouvais la mutualiser n’était tout simplement pas possible pour moi.

Me voilà enfin arrivée au Hameau du ruisseau (Loire-Atantique)… Nous sommes une bonne trentaine de personnes à avoir fait le déplacement… Il y a là des gens de tous les âges ou presque. Chacun se présente et dit pourquoi il est venu.

2 ADULTES ET 4 ENFANTS SUR 1 SEUL DEMI-SALAIRE

Certains veulent juste bricoler avec des matériaux plus écologiques, d’autres ne supportent plus la société de consommation et sont venus chercher un autre mode de vie. Il y a aussi des gens comme moi qui cherchent à transformer leur lieu de vie de manière écologique et à être le plus autonome possible, mais qui ne savent pas par où commencer…

En gros, le credo des Baronnet est le suivant : notre société nous force à suivre le modèle métro-boulot-dodo. Alors qu’en vérité, on peut vivre à la campagne et acheter un terrain pour beaucoup moins cher, tout produire et construire soi-même avec très peu d’argent, profiter de son temps et vivre dans la “sobriété heureuse” chère à Pierre Rabhi. Ils le démontrent d’ailleurs en vivant à 2 adultes et 4 enfants sur un seul demi-salaire. Et pensent qu’ils sont sûrement bien plus heureux que ceux qui triment toute la journée pour ne pas beaucoup profiter de leur argent et encore moins de leur famille ou de leur maison, où ils ne passent finalement que peu de temps et qu’ils mettent toute leur vie à rembourser.

Photo : June Caravel
Patrick Baronnet (Photo : June Caravel)

Avant la visite des installations (1), Patrick Baronnet nous déclare que pour réduire son impact sur la planète, il faut d’abord commencer par un changement sur soi. Il demande si nous connaissons notre consommation en kw/h. Personnellement, je ne la connais pas. Je sais juste que je limite au maximum mes dépenses d’électricité en éteignant la lumière systématiquement quand je ne suis plus dans la pièce, en passant l’hiver sans chauffage mais avec une très chaude robe de chambre sur le dos, en éteignant Internet dès que je n’en ai plus l’utilité et en débranchant le frigo quand je pars en vacances. (C’est d’ailleurs effrayant comme dix jours en fermant l’électricité ont fait baisser ma facture d’un tiers, à croire qu’il n’y a que le frigo qui consomme.)

Il propose de regarder chaque fin de semaine le compteur d’électricité et de soustraire ce chiffre à celui de la semaine précédente. Puis, de diviser par 7 jours et par le nombre de personnes dans le foyer pour se faire une idée de la consommation par personne… Puis de s’amuser à réduire sa consommation pour voir quel est vraiment le minimum que l’on peut consommer.

Photo : June Caravel
Découverte du jardin (Photo : June Caravel)
Le potager (photo : June Caravel).
Le potager (Photo : June Caravel)
Photo : June Caravel
L’histoire du chantier de construction de la maison autonome (Photo : June Caravel)

Tout est à minima chez les Baronnet, car oui, nous n’avons en fait pas besoin de grand chose pour survivre. Pour le prouver, ils ont construit une maison à 30 000 euros avec des matériaux locaux : bois, paille, ardoise, chaux. Des amis ont participé au chantier, le troc de compétences et le fait de rendre service fait aussi partie intégrante de cette aventure.

Patrick nous annonce qu’il n’a pas payé ni eau, ni électricité depuis quarante ans. Comment ? En construisant sa citerne où est récupérée l’eau de pluie et en installant des panneaux photovoltaïques ainsi qu’une éolienne. Il nous montre également comment fonctionnent ses toilettes sèches car il trouve indécent dans un monde où l’eau potable se raréfie d’utiliser 15 litres d’eau potable à chaque fois qu’on tire une chasse d’eau alors que nos déchets peuvent servir de compost… Sa femme nous montre même comment faire de la lessive en faisant décanter de la cendre dans de l’eau toute une nuit. Tout est récupéré : même les eaux usées alimentent le jardin grâce à des plantes dépuratives.

Photo : June Caravel
Brigitte Baronnet (Photo : June Caravel)
Photo : June Caravel
Le panneau solaire (Photo : June Caravel)
Photo : June Caravel
L’éolienne (Photo : June Caravel)

Enfin, Patrick Baronnet nous montre les photos d’une yourte en dur qui coûte 10 000 euros et nous convainc que pour vivre heureux, on n’a pas besoin d’autant d’argent.

Reste que pour une citadine comme moi qui n’a jamais vécu à la campagne et qui voudrait aussi rester près de sa famille parisienne, aller m’installer dans un village où il n’y a même pas de train et devoir dépendre d’une voiture pour me déplacer me semble compliqué. Je ne pourrais pas non plus vivre ma passion pour la danse rock et aller dans des soirées plusieurs fois par semaine en étant très loin d’une ville (2). Leur choix est donc seulement possible si l’on est capable de se couper de beaucoup de choses et qu’on souhaite vivre à la campagne. Enfin, en tous les cas, on peut construire une maison autonome, même en région parisienne afin de rester proche des transports, mais moyennant des finances un peu plus grandes.

(1) La visite de la Maison autonome dure quatre heures et a lieu un samedi après-midi par mois de 15h à 19h.
(2) Je prépare actuellement mon 3e album rock’n’roll. Vous pouvez me soutenir : j’organise un financement participatif sur KissKissBankBank jusqu’au 28 juin 2016.

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À propos de l'auteur
J’écris sur le thème du « zéro déchet » depuis mon épiphanie écologique en 2014. Je suis par ailleurs auteur de chansons, romans, scénarios et comédies musicales.
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3 réponses

  1. Je lis cet article très imprécis. Entre Nantes et Rennes, cela veut dire quoi ? Patrick et Brigitte Baronnet habitent à Moisdon la Rivière à coté de Châteaubriant.

    1. Bonjour, l’article est pourtant extrêmement précis géographiquement puisqu’il est question du hameau du Ruisseau (entre Nantes et Rennes, donc). Cela dit, merci pour vos précisions complémentaires, indiquer les villes les plus proches permet de mieux se repérer encore.

  2. Mon rêve! 🙂 Pas si compliqué à changer et tellement dans mes valeurs: profiter plus de la vie, de sa famille, de son chez soi, bien manger et faire du bien à la planète! Petit à petit je compte bien mettre ces bonnes idées et pratiques en place, je vais commencer par l’autosuffisance alimentaire et faire vivre les artisans locaux 🙂 Merci pour cette article encourageant!

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