Je vis sans téléphone portable et ça va très bien, merci!

Ils appellent cela une « laisse électronique », un « fil à la patte »… Le journal minimal est allé à la rencontre de ces Français qui se passent très bien de portable.

la vie sans téléphone portable
Illustration : Christophe Lassalle.

Nous sommes tous plus ou moins accros à nos smartphones. Tous ? Non ! Selon une étude commandée par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes, 7 % d’irréductibles citoyens résistent encore et toujours à l’envahisseur. Quelles sont leurs motivations ? Comment se débrouillent-ils au quotidien ? Témoignages.

Denis Sazhin pour The Noun ProjectCyril, 45 ans, développeur web, Paris.

Je n’ai jamais eu de téléphone portable. Ce n’est pas par défi ni par résistance quelconque, je pense que je finirai par en avoir un, mais jusqu’à maintenant j’ai toujours réussi à faire sans.

Les dernières cabines téléphoniques parisiennes ont été retirées il y a un an et demi environ je crois. Mais même ça, ça ne m’a pas poussé à acheter un téléphone. Si j’ai absolument besoin d’appeler, je demande aux gens autour de moi, dans la rue. L’autre jour, j’allais voir mes parents dans le centre de la Creuse, il y avait du retard sur les correspondances à Châteauroux. Mon premier réflexe a été de chercher une cabine téléphonique, je suis allé demander à la patrouille de policiers mais ils m’ont dit qu’il n’y en avait plus. Du coup, un des policiers m’a prêté son portable. Je suis resté plusieurs minutes au téléphone et quand je me suis retourné ils n’étaient plus là, ils avaient continué à patrouiller dans la gare, j’ai dû partir à leur recherche !

Ce qui n’est pas évident en revanche ce sont toutes les applications Internet qui nécessitent de plus en plus un portable. Par exemple pour les nouveaux vélos Go Bike en train d’être installés dans Paris, il faut obligatoirement un smartphone [ces vélo fonctionnent avec un QRcode, N.D.R.]. Aussi, je ne peux pas faire de paiement internet en dehors de chez moi. Avec les systèmes « 3D Secure », qui demandent de recevoir un code par SMS, c’est impossible de finaliser un achat. Et ça, ça me handicape plus que de ne pas pouvoir appeler ou joindre une personne

Mais c’est en vacances que je ressens le plus le besoin d’avoir un téléphone portable, pour faire des réservations d’hôtels, de restaurants, vérifier des horaires d’ouvertures… En fait ce qu’il me faudrait c’est un téléphone avec seulement Internet, sans appels ni textos !

Aline Escobar pour The Noun ProjectLa famille Lafargue est domiciliée à Strasbourg et en région parisienne.

Nathalie, 48 ans, graphiste : Quand je sors de chez moi, j’apprécie qu’on ne puisse pas me joindre. La seule chose qui soit compliquée, c’est que la société considère désormais que vous êtes tenu d’avoir un numéro de portable. Il est déjà exigé pour s’inscrire à certains services. S’en passer va devenir de plus en plus complexe. J’appréhende le moment où cela ne sera tout simplement plus possible.

Maintenant, la région Ile-de-France envisage de remplacer le pass Navigo par le smartphone… Conditionner l’accès d’un service public à la possession d’un objet aussi coûteux et polluant me semble pourtant déraisonnable. Je perçois le téléphone portable comme un outil de contrôle, l’injonction faite à chacun d’être disponible pour tous en permanence — ce qui n’est évidemment pas possible. On parle beaucoup de charge mentale : je me demande si le téléphone portable n’en rajoute pas une couche.

Jean-Noël, 48 ans, enseignant en design numérique : Je n’aime pas énormément le téléphone. J’apprécie les communications non intrusives comme l’e-mail.

Dans ma vie de tous les jours, je dois surtout penser à toujours demander aux gens qui m’invitent le code de leur immeuble, car il n’est pas rare que chacun compte sur le coup de fil de dernière minute pour l’obtenir ou le transmettre. Comme je n’ai pas de mobile et que les gens le savent, je suis très ponctuel et je leur impose de l’être : pas possible de s’envoyer un SMS pour dire « désolé, je suis en retard », il faut être fiable.

Je remarque que les gens qui ont un téléphone mobile ont plus de mal à être dans l’instant, à être avec les autres à 100 %. J’apprécie particulièrement de me promener sans distraction, et donc de pouvoir laisser divaguer mes pensées, sans ce fil à la patte qui rend à chaque instant possible d’être dérangé par sa vie professionnelle, sa famille, ses amis.  Cependant, j’ai une tablette et il m’arrive souvent de passer du temps à tenter de capter les wifis ouverts… Je tombe un peu dans le même travers.

Hannah, 27 ans, illustratrice : J’apprécie particulièrement de ne pas avoir de téléphone portable à chaque fois que je vois quelqu’un redouter un appel impromptu. Donner son numéro de portable, c’est en quelque sorte jurer d’être joignable en toute situation.

Quand  j’étais au lycée, on me demandait tout le temps : « S’il t’arrive quelque chose de grave, comment tu fais ? » Mais ça ne m’a jamais convaincue. Si je fais un AVC ou si je me fais renverser par un véhicule, je pourrais difficilement passer un coup de fil, si quelqu’un s’attaque à moi, idem.

Comme je n’en ai jamais eu, je n’ai jamais organisé ma vie autour de la possession d’un portable. J’ai la chance d’exercer des activités pour lesquelles le téléphone portable n’est en rien nécessaire, par conséquent la plupart de mes échanges professionnels se font via Internet. Même chose en ce qui concerne mes échanges personnels : il m’arrive de passer des appels depuis mon téléphone fixe pour prendre des nouvelles, mais la majorité de mes interactions passent par des mails ou Facebook, ce qui me semble naturel. Privée d’internet, je fais tout de suite moins ma maline.

Gan Khoon Lay pour The Noun ProjectCatherine*, 42 ans, céramiste dans le département de la Loire.

Il y a 20 ans j’ai eu des symptômes d’électro-sensibilité : brûlures au poumon, accélérations cardiaques. Les symptômes n’ont cessé de s’intensifier : brûlures insoutenables à l’oreille et au cerveau avec une perte d’équilibre et très grosse fatigue après des conversations téléphoniques. C’est à ce moment-là que j’ai compris que j’étais électro-sensible et en 2012 j’ai décidé de me séparer de mon téléphone portable.

Même si je n’ai plus de téléphone portable, j’arrive à m’organiser pour toujours être joignable, notamment pour ma fille, en lui donnant plusieurs numéros de fixe où me joindre. Au collège, j’ai donné certainement beaucoup plus de numéros d’urgence que d’autres parents, c’est sûr. On fonctionne autrement mais on y arrive.

Quand vous êtes électro-sensible, la vie sociale est très réduite car personne ne veut éteindre son téléphone. Vous demandez aux gens une fois, deux fois et puis vous finissez par ne plus voir la personne.

Je souffre de choses invisibles et toute ma vie est organisée autour de comment être le moins exposée possible. Pour les courses par exemple, je vais aux horaires où il n’y a presque personne pour ne pas subir les ondes de trop de téléphones portables.

Quand j’avais encore un portable, je ressentais un stress à chaque fois que je l’oubliais, quelque chose faisait qu’il me manquait. Je me sens beaucoup plus libre d’esprit, moins attachée à un objet. C’est tyrannique cette laisse électronique. J’ai grandi à une époque où il n’y avait rien de tout cela. On ne peut pas m’obliger à avoir de téléphone portable. Même si certains services le demandent. C’est très important le sens de la liberté.

*Le prénom a été changé

Simon Child, pour The Noun ProjectJean-Jacques, 58 ans, professeur de mathématiques à l’Université de Toulon (Var). Depuis environ un an, Jean-Jacques, non sans regrets, ne fait plus partie de ces citoyens qui vivent sans téléphone portable. Mais son utilisation en reste assez réduite, voire quasiment nulle : il ne l’utilise qu’une seule fois par semaine, pour une activité bien précise.

C’est parti d’une blague avec ma femme : je lui avais offert une cafetière, elle qui ne boit pas ce genre de café en capsule, et pour se « venger », elle m’a offert un portable ! L’ironie c’est que je me le suis fait voler il y a quelques mois, mais ma fille aînée qui changeait de téléphone pour un plus récent, a voulu que je prenne son ancien.

Cela fait maintenant un an que j’ai un téléphone mobile mais je ne l’utilise qu’une seule fois par semaine, le week-end, quand je dois aller chercher mon autre fille à la gare. Elle m’envoie un message s’il y a un problème ou du retard, je lui réponds ou l’appelle si besoin, et c’est tout. Ce qui doit faire une utilisation moyenne de quatre ou cinq minutes par mois ! C’est vrai que quand je n’avais pas de téléphone portable il m’est arrivé de la rater et de devoir retourner chez nous pour pouvoir l’appeler depuis le fixe. Je reconnais que ça n’était pas très pratique.

Le reste du temps il est au fond du sac ou loin de moi. Pour moi c’est essentiellement source de dérangement. Il m’est déjà arrivé pendant des séances de tennis que quelqu’un arrête le match pour répondre à son portable.

Il y a peu, j’allais manger chez un ami et je me suis retrouvé à la porte parce qu’il me manquait le code de l’immeuble, heureusement un autre ami, qui lui avait les codes, est arrivé quelques minutes après moi. Mais vous voyez, cela ne m’est arrivé qu’une seule fois en plusieurs années, ce qui ne justifie pas pour moi d’acheter un téléphone portable. D’une manière générale, pouvoir appeler n’importe où n’importe quand ne m’intéresse pas. Si j’ai un appel important à passer je le ferai depuis mon téléphone fixe chez moi.

Certains sont devenus très dépendants de cet objet. Par exemple je vois mes étudiants qui ont le réflexe d’aller chercher toutes les définitions de leurs cours sur Wikipédia ou autre, mais ce faisant, ils gardent moins bien l’information en tête. Or ce qui compte ce n’est pas tant de connaître le cours par cœur que de créer des liens en fonction de ce que tu as en tête. Ils utilisent ces outils comme une mémoire qui remplacerait la leur, et ainsi, leur mémoire s’appauvrit. Un article du M.I.T. dit qu’on perd du Q.I à cause de ce genre de problème.

J’ai remarqué que les gens consacrent de plus en plus de temps à des échanges par téléphone. Or une relation pour moi ça n’est pas ça, c’est rencontrer quelqu’un de visu, discuter autour d’une table… Ou bien par exemple, les gens vont se prendre en photo avec leur téléphone en train de poser à côté d’une œuvre ou d’un paysage pendant leurs vacances juste pour le montrer aux copains à leur retour, mais tu ne profites pas de la même manière de ton voyage en ne faisant que ça !

Pour suivre les publications de mon journal préféré, je reçois la lettre minimale, chaque 1er jeudi du mois. Bonne nouvelle, c’est gratuit et sans engagement !

Partager cet article

À propos de l'auteur
Journaliste indépendante et assistante réalisation de fictions radiophoniques, je laisse traîner mes yeux et mes oreilles du côté de ce qui touche à l’art, à la culture et aux questions de société.
Articles similaires
Du même auteur
Écrire un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

39 réponses

  1. Moi non plus, je n’ai pas de portable, ce fléau. Il ne m’a manqué qu’une fois, quand j’ai voulu réserver un trajet sur Blablacar. Tant pis, j’ai pris un car et devinez quoi ? C’était moins cher que Blabla. Mes frères et sœurs, vivent les échanges de visu! Je vous embrasse.

  2. Pourquoi je n’ai pas de portable ? Ce n’est pas pour nourrir une nostalgie du bon vieux passé ou une façon de me démarquer ni l’illusion d’échapper à cette dépendance devenue invisible d’être si partagée.
    Non, je crois que ça concerne plutôt une façon d’être engagée, d’être présente à moi-même. J’ai trop conscience du temps qui fuit entre mes doigts, de tous ces regards vides qui ne font même plus semblant d’être là, de l’urgence de ralentir, me rendre indisponible, rêver, grandir sans « dring-dring », choisir quand et où je prends ou donne mon énergie…
    C’est un peu comme quand je dors d’un bon sommeil : après l’étreinte (et jusqu’à la prochaine), je me coupe du souffle de l’autre, de ses cauchemars, ses ronflements, ses interférences. Je bascule dans cette solitude bienfaisante où je vais reprendre des forces.

  3. Je n’ai pas de portable non plus.
    Lors des repas entre amis ou collègues, c’est chiant, je n’ai pas d’écran à regarder…
    Au volant, c’est un avantage. Je regarde la route et je vois les automobilistes qui arrivent en face en roulant au milieu de la chaussée parce qu’eux, ont les yeux rivés sur leur smartphone (qui n’a rien de « smart »). A 80km/h, il y aura toujours autant de dégâts …
    J’ai déjà un cancer et un je ne suis pas tenté par un autre. Bien sûr, les accros prétendront qu’il n’y a aucun danger comme il n’y avait aucun danger avec l’amiante, les glyphosates, le diesel… mais bon, quand il y a autant d’argent en jeu, la vie des citoyens passe au second plan. On en reparlera dans 50 ans.
    Je les vois tous. Esclaves modernes, avides de technologies futiles, heureux de payer pour des services qu’ils n’utiliseront qu’une fois ou deux, insouciants de vivre dans un monde qui s’effondre. On leur a bien lavé le cerveau.

  4. Je n’ai plus de portable cela fait maintenant quatre mois.
    J’entends les reproches de tous car je ne suis joignable que par mail, Facebook et Twitter. Et franchement je crois que ça sera ainsi, les appels et textos j’en ai marre… Je suis libre!

    1. BRAVO !
      On va te dire : et si y arrive qqchose de grave ?! pour te foutre la pression. Ben si y arrive quelque chose de grave, il faut mieux que la personne appelle les pompiers que toi je pense ? 🙂 C’est ce que je réponds…

  5. J’ai un téléphone portable uniquement pour appeler quand je pars en voiture, sa fonction n’est donc qu’un service qui remplace les cabines téléphoniques au cas où j’aurais un problème en route.

  6. Bravo pour cet article ! Je possède personnellement un portable, que j’ai obtenu de force à l’age de 18 ans. Il y a encore un an et demi, j’utilisais encore un téléphone Samsung « à clapet » (sans fonction photo, vidéo, internet). Ensuite, comme il a lâché, ma soeur m’a offert pour l’anniversaire un smartphone d’entrée de gamme où j’ai vite pris soin de désactiver l’option internet car je n’en ai pas besoin : si je veux aller sur Google, je le fais chez moi sur mon PC ! Mais encore aujourd’hui, je suis irritée quand je reçois des SMS tous les jours (voire disons le, toutes les semaines) pour répondre des banalités du style « coucou ça va ». A 25 ans, peu de gens de ma génération vivent sans portable : personnellement, je pourrai très bien vivre sans portable et sans télévision car je considère le première comme une laisse électronique et l’autre comme un outil d’abrutissement des masses et de manipulation.

  7. Il y a 4 ans j’ai fais un « bel » AVC dont je suis remis à 95% et je n’avais pas de tel/portable et bien ce sont les autres qui se sont chargés d’utiliser le leur car je ne pouvais bien sûr rien faire!! Depuis je n’en ai toujours pas et j’espère rester le plus longtemps possible sans ce « truc de fou ».
    Ah, et je suis de la génération Atari/amiga/PC donc pas de refus du modernisme et Internet est un bel outil mais le portable est une entrave à la vie « sociale » et aussi un outil pour diriger les gens…
    Vivre libre.

    1. Tout à fait, c’est un outil de contrôle des gens entre eux. Rien que le « t’es où », c’était pas possible dès 1998. Quand j’ai entendu le premier « t’es où » j’avais bazardé l’objet. Ensuite je me suis fait avoir une fois en 2001, je l’ai gardé deux ans, rebazardage et ensuite c’est les compagnes / compagnons qui t’accrochent avec. Les gens : mais si y a quelque chose de grave en pleine nuit à ta mère ? – J’ai un fixe. Les gens sont fous.

  8. Bonjour,
    On est tous des anars ici. Je me suis reconnu dans chacun de vos commentaires, y compris celui de Catherine qui est électrosensible. Je vivrais seul, le portable serait déjà à la corbeille.
    Je vais pourtant bientôt sauter le pas. Vos témoignages m’auront encouragé…

  9. Oui !
    Pour commencer, j’ai relégué le smartphone après avoir retrouvé un vieil alclatel en 2G avec clavier azerty en dur pour un usage texto only. Je vais changer de numéro et filer mon nouveau numéro qu’a ma femme qui est malade et qui a besoin de soutien. On va commencer comme ça. J’en ai parlé avec elle, elle est prête à ne plus pouvoir me contacter mais je sais que vu l’usage qu’on en avait avant, ça va être trop dur de passer de tout au rien. Après on passera au fixe, même si c’est plus intrusif finalement ça sera plus safe niveau ondes / santé. Et ensuite, je le bazarderai.
    Voilà mon plan. Je vous tiendrai au courant… 🙂

  10. Bonjour,
    Je suis content de voir qu’il y a encore des personnes sensées… qui ont refusé d’être dépendantes d’un portable. On se sent moins seul. Il y a vraiment beaucoup à dire concernant les méfaits sociaux de cet appareil! Mon épouse passe près d’une heure par jour à communiquer avec mes enfants pour parler de banalités. La priorité est donnée à l’intervenant par le portable au détriment de la personne présente. A priori il apparaît comme une aide à combattre la solitude. Mais en réalité il nous y enfonce encore plus car on perd l’envie et le savoir faire pour établir des contacts réels. Les jeunes n’apprennent pas à outrepasser leur timidité pour aller vers l’autre et se confortent dans une situation sans prise de risque. le portable est un refuge sécuritaire. Il semble aussi offrir l’accès à tout, dans l’instant. On ne fait plus l’effort d’aller voir les gens et on ne comprend même pas la satisfaction qu’on pourrait en dégager.
    J’ai aussi le sentiment que les gens jouent de moins en moins entre eux en direct et en présence. j’accorde beaucoup d’importance au jeu et à la vertu sociale de ses différentes facettes. Indirectement le portable y est pour quelque chose…
    Je dois dire que je serais heureux de rencontrer d’autre personnes sans portable. Bien que je connaisse tout de même des gens qui savent par exemple prendre un repas avec moi sans jamais dégainer…
    Alors si vous être de Lausanne et environ et sans portable, voici mon adresse mail, je serais content de vous rencontrer. gilbedupe@gmail.com.
    Stephan

    1. Vous avez raison, on joue beaucoup moins socialement avec la présence envahissante de ces satanés portables ! Merci pour ce témoignage Stephan, nous espérons que d’autres personnes « sans fil à la patte » à Lausanne vont vous contacter, à bientôt ! 🙂

  11. Mon cas pour s’inscrire sur des réseaux de rencontres, il faut obligatoirement fournir un numéro de téléphone portable, et un numéro de carte bancaire, sans ça, nous ne sommes rien, la société nous enterre vivant

  12. J’ai possédé un portable pendant quelques années avant de m’en séparer. Pourquoi? Pour son influence incontestablement addictive, son parasitage mental (même éteint, on y pense et la pensée, comme un poisson qui ne pourrait plus rejoindre la profondeur, s’agite et s’épuise à la surface), pour le manque de disponibilité au monde, à soi-même, aux autres, que cette technologie entraîne. Si je manque un train et veux contacter ma famille d’urgence, je vais à l’accueil d’un hôtel. Autre raison: je n’aime pas cette atteinte à ma liberté d’être (de vivre sans être joignable à chaque minute) et sans vouloir entrer dans un esprit de lutte, de combat et de révolte, j’éprouve de plus en plus de colère et de détresse à constater que des « décideurs » façonnent une société, leur société, où tout est connecté – et si on ne l’est pas, on est « infirmisé » de force, n’ayant plus accès à de nombreux services. Existe-t-il un groupement de défense des droits des non-usagers? Cela devient urgent de faire entendre nos besoins et d’imposer, par exemple, des cabines-écrans, ou espaces d’appels publics (avec connexions payantes) en cas d’urgence.

  13. je n’en ai pas, n’en ai jamais eu et n’en aurais jamais. Ma vie n’a jamais tourné autour de cet instrument donc il ne me manque pas du tout.
    Plusieurs raisons :
    – Formatage des masses à tout crin
    – Déboulonnage du social et de vraie communication entre les gens
    – Trop gros lecteur pour m’emmerder avec ça !
    – Refus d’être pisté et espionné dans mes vagabondages, mes achats ou autres…
    – Moutonnage consumériste
    – Et surtout, savoir que 20 millions de gosses entre 5 et 13 ans, meurent dans des mines pour aller récupérer les minerais qui servent de composants à ce truc de crétins, me fait vomir.

  14. Bonjour, je suis en Terminale S et je n’ai toujours pas de téléphone, ni aucun réseau social. Quand je vois les jeunes de ma génération gâcher à jamais leur jeunesse, ça ne fait que renforcer ma détermination! Je tente ce boycott pour faire réagir les gens autours de moi, beaucoup viennent pour en parler et tenter de comprendre, et rien que ça c’est une petite victoire pour moi, parce que le moment où il me parlent, il ne sont pas sur leur téléphone. J’ai beaucoup de réaction différente, allant du typique « du coup t’as pas Internet, ni d’ordinateur? » car les gens ont tendances à faire le lien entre Internet et les téléphones, sans comprendre que c’est l’hyper communication qui m’irrite, et non les nouvelles technologies (je veux d’ailleurs faire ingénieur en robotique donc bon…). Mais j’ai aussi eu beaucoup de réaction comme « ah moi je pourrais vraiment pas faire ça » mais dans le meilleur des cas ces gens là reviennent me voir pour me dire que la veille ils ont fait moins de téléphone en pensant à notre discussion, et rien que pour ça je compte m’accrocher le plus longtemps possible!
    Au fait, j’ai vu de nombreux adultes, mais y a t-il des adolescents qui comme moi luttent contre ce phénomène?
    Sur ce, merci d’avoir lu ce petit témoignage, et bonne fin de journée à vous!

    1. Bonjour « Moi » !

      Je trouve ton témoignage très intéressant, car rare ! Je me pose la même question que toi : y a t-il beaucoup d’ados qui s’opposent à la « connexion permanente » ?
      Je suis journaliste dans l’écologie (mensuel papier l’âge de faire) et on prépare un dossier sur les ados.
      Ton témoignage m’intéresse, serait-il possible qu’on en parle au téléphone ou par mail plus longuement ? Si t’as 5 mn, tu peux, s’il te plait, me contacter via mon e-mail.
      Merci de ton attention !
      Et vive les confrères du journal Minimal 🙂

  15. Bonjour,
    je suis une maman de 42 ans, j’ai un téléphone portable ancienne génération mais pas de smartphone. Il me faut bien dix minutes pour écrire un SMS donc je le fais rarement ! Cela m’attriste de voir des gens accrochés à leur smartphone comme si c’était une perfusion, c’est encore plus triste de voir un enfant tenter de parler à son papa/sa maman qui a les yeux rivés sur l’écran de son téléphone. Nous souhaitons que nos enfants passent moins de temps devant les écrans mais quel exemple leur donnons-nous ?
    Je suis peut-être complètement à côté de la plaque mais je ne crois pas du tout à l’intelligence qui se développerait grâce au numérique…
    Je suis rassurée de voir que je ne suis pas la seule à penser que les smartphones sont futiles (et une futilité à 500 euros ou plus c’est aberrant non ?) voire nocifs !

  16. je suis vieux 58ans donc tout ça m indiffère , j aime le vrai contact , j aime le récit la narration; avec une grosse dose d éxagération , si un pote décroche son portable , je me lève direct et je m en vais , je ne suporte pas ce manque de respect , mème dns les bistrots on est emmerdé par ces cons , qui parlent tout seul !! ou ces gonzesses qui racontent leur vie en marchant et vous toisent , car vous marchez a coté et vous entendez tout !! marre de tout ces cons qui prennent tout en photos , les repas les apéros les sorties les concerts et pour finir la soirée , la scène de cul avec la copine , j aime pas les rdv j aime pas arriver a heure fixe !! et malgré tout ça j ai un portable juste pour pouvoir acheter en ligne et pour assurance voiture , quand je l oublie pas , sinon envoyez moi un sms je le lirait le soir et vous répondrai demain , car en fait je n ai pas de fixe non plus , conclusion c est un portable fixe qui ne sort de chez moi uniquement pour les trjets autos de plus de 20km

  17. À la question « mais comment on fait pour te joindre? », ma réponse a toujours été « je ne suis pas un type joignable ». La dernière chose au monde dont j’aie envie quand je me promène, est d’être dérangé par du bavardage. J’ai une vie sociale intense, basée sur des rapports directs, un art – attentif à son prochain – de la ponctualité, du rendez vous, du vrai désir d’être ensemble. Si vous tripotez un portable pendant qu’on mange ensemble, mangez donc plutôt sans moi, ça m’évitera la compagnie d’un malotru. Si une conversation est interrompue par un coup de téléphone probablement impérieux (« t’es où, là? » « t’as pensé aux oeufs? »), je me barre instantanément et plante mon interlocuteur qui changera à l’avenir soit d’attitude, soit de pote. Je n’ai aucun besoin de vivre entouré de grossiers personnages. Je n’ai jamais eu de Facebook non plus, de Twitter, de réseau social virtuel d’aucune sorte, mon temps est précieux et la compagnie de mes amis également. J’ai 50 ans, j’ai toujours vécu avec des ordinateurs depuis que c’est possible pour moi (1983), je ne suis donc en aucun cas technophobe. Et pas le moins du monde misanthrope.

    1. Bonjour, moi non plus je n’ai ni smartphone ni portable, jeune retraité de 62 ans je déteste cet instrument d’incommunication avec les vivants !
      Combien de gens vous ignorent et préfèrent causer immédiatement si on le appelle alors que vous discutiez avec !
      C’est un scandale immonde d’exiger un portable maintenant pour acheter sur le net !
      Les crânes d’oeufs qui ont imaginé ça ne savent même pas qu’il y a de toute façon des zones blanches où portable ou pas ça passe pas !

  18. Bonjour, j’ai 57 ans, sans portable, je galère avec les banques (en Espagne et en France). Jusqu’à là j’ai pu contourner toutes les exigences pour pouvoir opérer sans portable. Mais là, je me vois de plus en plus acculée. Parce que ce n’est pas seulement qu’on oblige à avoir un portable, c’est qu’il doit être un Smartphone pour installer l’application à travers laquelle on reçoit le code. On m’a offert un portable, mon intention c’est d’avoir deux cartes SIM (une espagnole et une française) et de la mettre à chaque fois que je vais opérer. Et de l’avoir dans un tiroir bien endormi.

    Mais c’est vraiment chiant parce que, d’abord, c’est nous qui faisons tout le boulot et, après, il est de plus en plus compliqué de le faire et on nous charge de commissions de plus en plus élevées. J’ai lu quelque part qu’il y a des banques qui opèrent avec un lecteur de cartes pour vérifier l’accès. Est-ce que quelqu’un à des informations à se sujet ?
    Merci.

    1. Je suis au Credit Cooperatif et je refuse depuis toujours de leur laisser mon numéro de portable. eux mettent à vote disposition un lecteur Sesame ( il l’ont fait en tous cas pour moi à mon inscription en 2012 je crois). EN première réponse on risque de vous dire que ce n’est pas possible. fin 2019 lorsque j’ai changé pour une carte bancaire internationale, ils ont fait un forcing pour m’imposer de leur donner mon numero. J’ai refusé, demandé de parler à un responsable qui a tout à fait compris ma requete. Donc en insistant ça doit toujours être possible.

  19. J’enquête actuellement sur les entreprises qui travaillent à enrichir vos données. En fait elles recoupent toutes sortes de données afoin d’affiner au fur et à mesure votre profil provenant des courses que vous faites, des abonnements que vous avez, des traces numériques que vous disséminez. En effet pour travailler depuis deux ans pour une plateforme téléphonique ( vous savez celles qui vous appellent jusque 21h le soir) je commence à comprendre comment des sociétés de sondage ou pas finissent par récupérer même votre numéro de portable, votre adresse. Pour des enquêtes BNP J’ai même accès à tous les prénoms de la personne!!!

    Quant à un témoignage plus personnel et bien j’ai un portable car sinon je serais toujours au RSA!! un des emploi que j’ai trouvé comme enquêteur pour un des 5 plus grands groupes français de sondage nécessite en effet la possession d’un tel instrument. On vous demande de pointer par un SMS à votre responsable lorsque vous arrivez sur votre lieu de travail qui change tous les jours. On vous envoie les objectifs de la journée. Bref malheureusement indispensable lorsque comme moi vous n’étiez pas très fier de bénéficier d’une aide d’état provenant de vos impots…

  20. J’ai depuis 2 ans commencé à supprimer mes comptes sur les réseaux sociaux. Puis mon Iphone à rendu l’âme et je n’ai plus eu envie de posséder de téléphone car je me suis rendue compte qu’il me possédait et non l’inverse…
    Y-a-t-il une autre façon de rester en contacte avec mes proches geek ultra connectés autrement que par email? Je précise que je possède toujours un ordinateur. Tous les comptes qui lorsque vous perdez vos mots de passe envoient des sms avec un code de confirmation pour pouvoir se connecter, comment se débarrasser des dommages collatéraux de la non possession d’un téléphone portable?
    Merci!!!

  21. Cher.ères tous.e.x.s

    C’est trop bien tout ces commentaire.. ça donne envie de lâcher cet objet et à apprendre à vivre différemment…

    J’ai pour ma part pas encore tout à fait lâcher cet objet, c’est vrai que c’est compliqué vivant dans ce monde ultra-connecté, en plus je suis né en 2000.. donc tout le monde autour de moi en a un.

    J’ai fait un retour en arrière, plus de smartphone mais un simple téléphone utilitaire!

    J’aimerai vraiment ne plus en avoir du tout.. mais malheureusement bcp de services nous demandent d’en avoir un..

    C’est trop bien en tout cas de tou.e.x.s. vous lire ça donne envie de faire pareil!

    Nino

  22. Je possède un téléphone portable, uniquement pour  »promouvoir » un livre qui me tient à coeur. Pour le reste, ce truc est une imposture qui, en aucun cas, ne permet d’avoir de meilleurs ou plus de relations avec nos amis ou autres. Nous ne disposons que de 24 heures pour vivre et ce temps n’est pas extensible. Ce machin est donc un esclavage, qui ne respecte pas les plages de silence ( intérieur ) dont nous avons besoin. Notamment, lorsque nous nous promenons, faisons de belles excursions à la campagne ou en montagne ( pour ceux qui l’aime ). Chez moi, j’ai proscrit depuis longtemps l’utilisation de cet outil qui diffuse des ondes ( comme si nous n’en recevions pas suffisament ) . Le fixe est beaucoup plus audible .

  23. De 2015 à 2017 j’avais vécu sans smartphone ni internet. J’avais un petit téléphone que j’allumais occasionnellement pour des urgences. Ce fut les plus belles années de ma vie estudiantine ! J’avais eu de meilleures notes à l’université ; j’avais découvert beaucoup de choses sur moi-même. Je n’oublierai jamais cette période de ma vie ! Je n’étais pas très entourée mais j’avais une forte connexion avec le peu de personnes autour de moi… Je me sentais connectée à moi-même, à la vie ! Et aujourd’hui encore, ça me manque… Je suis en train de vouloir de débarrasser de mon téléphone, mais j’en manque le courage. Je ne cesse de me demander comment je vais joindre tel ou tel,… Surtout que ce dont je veux vraiment me débarrasser c’est le smartphone et toutes ces applis (WhatsApp, Facebook, Instagram, etc.). Je sais que j’aurai du mal à joindre des amis qui sont loin… Alors, chaque jour j’attends le bon moment qui ne semble pas venir. En attendant, je souffre psychologiquement; je me sens étouffée par ce mode de vie qui nous demande d’être connecté à des futilités à tout moment… Y a une sorte d’addiction que je déplore fortement; surtout lorsqu’on doit regarder les statuts des gens sur WhatsApp.. Parfois on ne sait même pas comment on arrive à tout regarder et ne pas savoir s’arrêter… Y a aussi ces messages vides d’attention qui tombent de partout à tout moment et l’obligation d’y répondre ( pourquoi tu réponds pas alors que tu es en ligne… ça me soule!!!).

    Mais en vous lisant, j’ai compris que je ne suis pas seule. Vos témoignages me donneront le courage nécessaire pour passer à l’acte ! Je vous en dirai quoi !

  24. C’est pas parce que l’on n’a pas de portable que l’on est pas joignable. Je n’utilise pas de portable mais il suffit de m’ecrire une lettre et l’envoyer par la poste. C’est souvent plus rapide que de m’envoyer un e.-mail que je ne verifie que peu souvent. Pour les urgences, on peut toujours telephoner le fixe: mes amis et ma famille savent en general quand je suis a la maison.

  25. Bonjour,
    (Cilou, 46 ans) je me sens moins seule (un petit peu ^^) Je n’ai pas de téléphone portable non plus et je n’en veux pas car je sais que je me ferai vite piégée par toutes les fonctionnalités attractives que l’on y trouve. Le revers de la médaille, c’est que je me sens isolée… mes collègues et une majorité de mon cercle relationnel communiquent exclusivement par SMS. Ils ont, pour la plupart, bazardé leur téléphone fixe et n’ont pas le réflexe de me joindre sur le mien (ils ont perdu l’habitude ? ) De ce fait, ils répondent peu à une communication téléphonique. Ils faut les contacter via SMS. J’ai voulu comprendre pourquoi : plus rapide, moins long qu’une conversation, moins envahissant, etc… J’ai bien tenté par mail, mais ils me disaient se servir peu de leur messagerie mail car : trop de spam, trop de newsletter, trop de sollicitation, trop contraignant… Comme je ne suis pas sur les réseaux sociaux, il est vraiment devenu très compliqué, pour moi en tout cas, d’arriver à joindre les gens hormis ma famille et un bon ami (ouf). Je me sens souvent en décalage et très seule.
    Ma fille aimée est étudiante. Elle a un portable pour nous joindre en cas de difficulté ou pour papoter. Mais elle n’est sur aucun réseau social. Elle me disait que, du coup, elle passait à côté de plein d’informations. Ceux de sa promos sont reliés via Insta et Snap… Son refus de les suivre là-dedans la marginalise complètement.
    Ma fille cadette a renoncé d’elle même au téléphone portable. (Collège). Elle s’est rendu compte que liker, suivre les copains / copines sur Insta, Snap, Whatapp lui prenait beaucoup de temps et, au final, cela la fatiguait énormément. Comme tous les parents, nous imposions des limites, mais elle s’est senti petit à petit comme prise à la gorge. Elle passait beaucoup de temps à « scroller » sur les pages des uns et des autres, à suivre des youtubers etc… Depuis qu’elle ne l’a plus, elle revit. Nous lui avons acheté un téléphone qui lui sert juste à recevoir des coup de fils et des SMS. Toutefois, elle subit le même revers de la médaille : elle ne peut plus discuter des dernières vidéos à la mode, des derniers snap de ses copines, et elle est un peu mise à l’écart… mais quand même beaucoup moins que sa sœur aînée.
    Constater cela me rend assez triste.

    1. Beaucoup disent « si on veut me joindre, j’ai un fixe » : problème, les lignes analogiques ne sont plus entretenues par Orange, celui-ci a supprimé à la fin décembre le service 31 31 que l’on pouvait appeler si on voulait savoir qui avait appelé sur le fixe et qu’on avait loupé l’appel, et Orange annonce la fin du fixe(analogique) pour 2023… pour moi, c’est une absurdité car c’est le seul téléphone qui fonctionne en cas de panne d’électricité ! Avec ce qui s’annonce en matière de catastrophes possibles (tempêtes, coupures électriques dues à des aléas divers et variés..), je trouve que c’est de la folie. La plupart des gens ont supprimé leur fixe analogique pour le remplacer par un portable et de nombreux services en exigent un. Je résiste encore… mais combien de temps sera-ce encore possible ?

Rechercher