Le Danemark est paraît-il l’un des pays où l’on vit le plus heureux. Je suis allée rencontrer, à Copenhague, ceux qui ont étudié les ressorts de ce bonheur « à la danoise ». Henrik Thierlein, spécialiste du tourisme, nous éclaire sur ce phénomène nouveau.
Le petit royaume scandinave suscite un véritable engouement. Attaché de presse à l’office de tourisme de Copenhague et de ses alentours, Henrik Thierlein analyse pour le journal minimal l’accroissement touristique qu’il observe d’année en année dans la capitale danoise.
Où en est la fréquentation touristique ?
Nous la chiffrons en nuitées, et elle augmente chaque année de 9 ou 10%. Nous construisons des hôtels comme des fous dans la région de Copenhague tant la demande est grande ! Depuis une décennie, nous sommes aussi entre la huitième et la dixième destination congressiste dans le monde. Après, le défi est de trouver l’équilibre, faire en sorte que les Danois se sentent toujours chez eux. Nous ne sommes pas trop effrayés car même si de nouveaux marchés s’ouvrent, nous ne sommes pas Paris ou Londres.
Cette augmentation est-elle due à la parution d’enquêtes internationales sur le bonheur danois ?
Les journalistes m’ont de plus en plus posé la question ces trois ou quatre dernières années, alors qu’avant, elle n’était jamais abordée. Le bonheur au Danemark est devenu un sujet très courant. Je pense aussi que, lorsqu’on regarde les blogs et les réseaux sociaux, ce sont les touristes qui écrivent le plus sur leur expérience du « bonheur à la danoise », ils en font la promotion dans le monde. Mais il y a d’autres raisons à cet intérêt : les gens adorent les séries télévisées de style nordic noir [ou scandinavian noir, genre de roman policier ou série policière écrit du point de vue la police NDLR]comme The Bridge ou Borgen et viennent visiter les lieux. La gastronomie attire aussi. Enfin, les visiteurs sont sensibles à nos engagements environnementaux et à notre ouverture. C’est un mélange de bonnes choses.
Comment expliquez-vous ce bonheur danois ?
Pour moi, il y a de nombreux facteurs à ce bonheur qui ressort des enquêtes internationales. Nous sommes le pays le moins corrompu, les Danois ont confiance en leurs politiciens. La famille royale est à part, elle a un rôle de représentation. Par exemple en Italie, ils changent de Premier ministre très souvent et la population se sent plus instable.
Expliquez-nous ce qu’est le hygge s’il vous plaît
On ne peut pas vraiment le traduire, ce mot décrit un sentiment de bien-être dans un moment chaleureux, que l’on partage avec des êtres chers. Il évoque aussi une esthétique, une qualité de vie. On utilise ce mot naturellement, en permanence en fait. J’ai donc été surpris que l’on m’interroge dessus, c’était l’année dernière. J’ai la conviction que cet engouement vient du Royaume-Uni, car plusieurs livres ont été publiés à ce sujet. J’étais heureux et fier de voir que les étrangers s’intéressent et comprennent à notre art de vivre.
Cet emballement à l’étranger peut-il menacer le « bonheur à la danoise » et le hygge ?
Les Danois ont été surpris, car le hygge est un mot qu’on utilise sans y penser. Il s’agit d’un sentiment universel qui n’a rien à voir avec le fait d’être Danois. Pour moi, même si nous doublons le nombre de touristes, il n’y a pas de menace car le bonheur et ce que nous appelons hygge sont partout !
• Retrouvez le prochain épisode de Ils sont cools ces Danois vendredi 10 novembre.
• Lire l’épisode #1.
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