Les pigeons bisets ne viennent jamais sur la terrasse. Mais un soir, Hector, un mâle peu farouche, est venu littéralement frapper au carreau. Intrigué par son comportement, j’ai entrepris de faire sa connaissance.
À ma grande surprise, Hector a immédiatement accepté de se faire caresser. Je lui ai préparé une sorte de bouillie à base d’épeautre et de flocons d’avoine. Il affichait une telle volonté de pénétrer dans l’appartement et une absence totale d’appréhension face à l’homme, que j’ai tout de suite pensé qu’il s’agissait d’un pigeon apprivoisé égaré.
Images : Elen Veil. Montage : Joseph Veil.
Comme les nuits étaient encore fraiches, j’ai pensé qu’il valait mieux le faire dormir à l’intérieur. Il a ainsi passé deux nuits dans un carton dans la cuisine. Hector n’avait pas l’air de vouloir rentrer chez lui, et je me demandais ce que j’allais bien pouvoir faire. Je me suis alors souvenu qu’une voisine, qui me complimentait sur ma terrasse, m’avait parlé d’un pigeon un peu envahissant et très amical. J’ai compris qu’Hector, pigeon certainement imprégné par l’homme dans sa plus tendre enfance, errait dans la résidence à la recherche de nourriture, certes, mais aussi probablement de contacts avec les humains. Ceux qui ont apprivoisé Hector lorsqu’il était poussin ne lui ont pas vraiment rendu service. Ils l’ont privé de toute vie sociale avec ses semblables.
Depuis notre rencontre, Hector vient tous les jours picorer quelques grains de blé. Il se pose volontiers sur l’épaule des usagers de la terrasse, et rentre dans la maison si on laisse une fenêtre ouverte.
Cet article vous a intéressé ? Participez au journal minimal, le média libre et sans publicité pour le retour à l’essentiel.
2 réponses
J’adore cette chronique
Il m’arrive de temps en temps de me repasser tous les épisodes ???
Merci Marie-Aude, moi je vous adore.