Depuis des années, j’espérais que les geais me laisseraient une plume en souvenir de leur passage. Hélas, jusque-là, je n’avais récolté que des plumes de pigeons. Mais cette année, j’ai été exaucé et même comblé.
La période de la mue se situe souvent après le départ des petits et avant le froid hivernal, lorsque la nourriture est encore abondante et que les parents peuvent souffler un peu. Les oiseaux renouvellent régulièrement l’intégralité de leur plumage. Les jeunes ne sont pas concernés, leurs plumes sont toutes neuves. Ils perdront leur plumage juvénile l’année suivante, pour se parer de celui généralement plus chatoyant des adultes, signe de maturité sexuelle.
Si les oiseaux perdaient toutes leurs plumes d’un coup, ils ressembleraient à des poulets plumés prêts à cuire et seraient incapables de voler, de se nourrir, de fuir les prédateurs, ni de se protéger du froid et du soleil. La mue s’étale donc sur de longues semaines où les volatiles perdent leurs plumes de manière symétrique, afin d’altérer le moins possible leur aptitude au vol.