Ancien ministre et député écologiste (les Verts), le mathématicien Yves Cochet annonce, dans son essai intitulé Devant l’effondrement, la disparition imminente de nos civilisations.
Le genre
Essai
Le pitch
Ce livre aborde le grand thème actuel de l’effondrement sous un angle différent des habituels ouvrages plus écologistes. Yves Cochet traite en effet le sujet sous l’angle mathématique, en considérant la société comme un système physique, et à grand renforts de formules, il démontre que l’effondrement est inéluctable. En cela, cet essai parlera sans doute davantage aux climatosceptiques qu’aux collapsologues déjà convaincus de l’imminence de la chute de notre société.
L’auteur
Yves Cochet est un mathématicien et homme politique français (Les Verts). Ancien ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement dans le gouvernement de Lionel Jospin, il a siégé comme député à l’Assemblée nationale et au Parlement européen de 1997 à 2014. Il a notamment travaillé sur le dossier de la crise énergétique et a publié des ouvrages pour sonner l’alerte : Sauver la Terre (Fayard, 2003) et Pétrole apocalypse (Fayard, 2005).
Yves Cochet préside depuis juin 2014 l’Institut Momentum, un groupe de réflexion sur l’imminence de l’effondrement de la civilisation industrielle et sur les moyens à mettre en œuvre pour tenter de réduire son ampleur.
Mon humble avis
Un peu ardu pour les lecteurs peu à l’aise avec l’économie ou les mathématiques (dont je suis), l’ouvrage explique tout de même certains concepts importants, et surtout retrace une chronologie des grands événements de crise déjà passés. Par exemple, Yves Cochet nous raconte que le pic d’extraction du pétrole le plus facile d’accès a déjà eu lieu ; désormais nous puisons dans des ressources extrêmement difficiles à obtenir, pour un coût forcément plus élevé.
Mais surtout, l’auteur établit des prédictions qui, bien qu’un peu péremptoires, n’en sont pas moins à considérer. Les événements qu’il annonce ne se produiront peut-être pas exactement comme Yves Cochet le dit, ni dans leur déroulement ni dans leur temporalité, mais en tout cas nous vivrons quelque chose d’approchant. Alors, autant s’y préparer le plus tôt possible.
Une phrase du livre
La décroissance de notre empreinte écologique et la récession de l’industrialisme nous sont imposées par la finitude de la planète.
Un extrait du livre
S’il suffisait d’additionner les volontés individuelles pour changer les comportements, l’Éden écologique règnerait depuis longtemps partout dans le monde. Ce n’est pas le cas. Pourquoi ? Parce que, selon notre hypothèse, la volonté n’est pas une réalité première, mais une réalité dérivée de l’interaction spéculaire. L’individu averti de la catastrophe ne se demande pas s’il veut changer sa vie, mais seulement s’il le ferait au cas où un certain nombre d’autres le feraient aussi. Chacun étant placé dans la même situation que les autres, la catastrophe sera évitée, non pas à cause de la volonté de tous, mais à cause de leurs représentations croisées, c’est-à-dire des anticipations de chacun sur la capacité effective de ceux qui l’entourent à changer leur vie. De nombreux exemples historiques montrent ainsi qu’une situation rejetée par (presque) tous – mettons, une dictature – s’impose et se maintient malgré l’aspiration d’une majorité à un autre mode de vie.
Yves Cochet, Devant l’effondrement (le compte à rebours a commencé), Les Liens Qui Libèrent, 2019, 256 pages.