Épisode 10 : S.O.S. oiseaux en détresse

La probabilité de rencontrer un oiseau en détresse augmente considérablement durant les mois d’été. Cette année, j’ai reçu un appel téléphonique catastrophé de la rédactrice en chef du journal. Alors qu’elle prenait du repos en Bourgogne, après une année de labeur, elle s’est retrouvée nez à nez avec un tout petit merle « perdu et en pleurs ». « Que fallait-il faire ? Le nourrir ? », me demanda-t-elle.

Le bébé merle trouvé par Emmanuelle Veil

La meilleure chance de survie pour cet oisillon était de retrouver ses parents. Aussi, je lui conseillai de poser le petit merle à une hauteur relative (à l’abri du chat du voisin) et de s’éloigner au maximum, tout en observant la scène, avec des jumelles si besoin. Les parents ont eu tôt fait de rejoindre leur petit et de le ramener dans le buisson familial. Il faut savoir que chez certaines espèces d’oiseaux (ce n’est pas le cas des merles), les jeunes s’éparpillent volontairement autour du nid avant de savoir voler. Les parents continuent à les nourrir et à s’occuper d’eux. En l’occurrence, on peut supposer que la nichée avait été perturbée par un prédateur ou quelque chose du genre.

Quelques semaines plus tard, c’était à mon tour de rencontrer un oiseau en mauvaise posture. Un rapace gisait sur le bord de la route, visiblement après avoir été percuté par un véhicule. Je me suis garé pour vérifier et pouvoir signaler l’accident. Certains oiseaux sont bagués, et des organismes produisent des statistiques sur les causes de mortalité. Je me suis rendu compte qu’il s’agissait d’une buse, et qu’elle était vivante, avec une aile cassée.

Photo : Joseph Veil
La buse blessée que j’ai trouvée au bord de la route
Pixabay
Une buse

Ni une ni deux, je suis retourné chez moi pour prendre le matériel nécessaire à sa capture et à son transport vers un centre de soins. J’avais besoin de gants pour me protéger des serres, d’un drap pour l’attraper plus facilement, et d’un carton, fermé mais percé, dont le fond était garni de journaux froissés. Quelques minutes plus tard, j’étais de retour sur les lieux du drame. Hélas, la buse n’avait pas survécu.

Ce sont les deux principaux cas de figures que vous pouvez rencontrer. Si vous trouvez un oiseau blessé, n’hésitez pas à contacter l’Union Française des Centres de Sauvegarde de la faune sauvage, qui regroupe les établissements habilités à recevoir et à soigner les espèces sauvages. Les centres de soins disposent d’un réseau de bénévoles pour le transport des animaux blessés. Si vous en avez la possibilité, prévenez le centre le plus proche avant le transport de l’animal. Cela pourrait vous aider à justifier le bien-fondé de votre action en cas de contrôle. Les rapaces sont tous protégés en France. Leur capture et leur transport sont rigoureusement interdits.

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À propos de l'auteur
Chroniqueur pour le journal minimal, passionné d’ornithologie, j’ai milité pour la protection des rapaces quand j’étais adolescent. Ma compagne et moi avons aménagé notre terrasse parisienne pour en faire un lieu des plus bird-friendly.
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