À Marseille, l’épicerie autogérée Mini Cafoutch compte ouvrir une grande surface pour concurrencer les hypermarchés. Mais avec l’épidémie, elle a dû baisser le rideau. Momentanément…
e rideau de l’épicerie est baissé depuis le lundi 16 mars 2020 et nul ne sait quand il se relèvera. Après l’annonce, le 12 mars, de la fermeture des établissements scolaires, les téléphones avaient chauffé. Fallait-il rester ouvert ? Finalement, anticipant les mesures de confinement prises quelques jours plus tard, le conseil collégial de l’association des Ami.e.s du Super Cafoutch, juridiquement responsable du Mini Cafoutch, avait décidé de fermer boutique.
TROP DIFFICILE SANS SALARIÉS
Pourtant, en tant que commerce alimentaire, la petite épicerie autogérée de Marseille pouvait poursuivre ses activités. Les coopérateurs ont cependant considéré que son offre, modeste, n’était pas « indispensable à la vie du pays ». En pratique, sans salariés (voir Mon supermarché autogéré #2 : Le Mini Cafoutch, une épicerie marseillaise sans patrons ni employés), il est difficile d’appliquer les mesures d’hygiène exceptionnelles dictées par la situation. Difficile de prendre les transports en commun (le mode de déplacement préféré des clients/coopérateurs) pour aller faire ses emplettes.
TENIR QUELQUES SEMAINES
Heureusement, le stock des denrées périssables était si faible que les pertes ne dépasseront pas les 50 euros. Et la fermeture anticipée a empêché un afflux de marchandises qui aurait dû être jetées en cas de fermeture immédiate subie. Quant aux fournisseurs, aucun ne dépend financièrement du Mini Cafoutch. Et le manque à gagner ? La trésorerie de l’épicerie se porte bien et devrait permettre de tenir quelques semaines, voire quelques mois.
En attendant, comme beaucoup de citoyens, les coopérateurs vont devoir faire avec les joies des supermarchés traditionnels.