Le collectif Plein le dos a mis en ligne plus de 7 000 photographies de gilets jaunes customisés. Humour, rage, poésie : voici quelques morceaux choisis.
C’est il y a près d’un an, lors de l’acte 10 des gilets jaunes à Paris, que l’activiste Louise Moulin a eu l’idée de mettre en ligne des photographies des messages écrits et dessinés sur les vestes fluos. De là est né le collectif Plein le dos, et la création d’une banque d’images accessible en ligne, qui compte aujourd’hui 7 000 clichés.
UN FANZINE, UN LIVRE…
Depuis le mois de mars, le collectif a également publié 9 numéros d’un fanzine intitulé Plein le dos et constitué uniquement de photos. Imprimés chacun à quelques milliers d’exemplaires sur du papier de couleur jaune, ces journaux étaient ensuite vendus à prix libre dans les manifestations, les bénéfices servant à alimenter une cagnotte pour les personnes mutilées par la police. 8 000 euros ont ainsi été récoltés.
Un livre avec 365 photos paraitra en janvier 2020 aux éditions du Bout de la ville, mais le collectif diffusera dès le 19 décembre des exemplaires à prix militant (infos ici : contact@pleinledos.com). En attendant, pour patienter, le journal minimal a le plaisir de vous présenter une trentaine de photographies.
5 réponses
Les gilets jaunes…
L’anti-minimalisme par excellence…
La révolte des classes moyennes inférieures qui rêvent de pouvoir consommer et entasser autant que les classes moyennes supérieures et « les riches », la jalousie des possessions des autres, la projection du bonheur dans les possessions matérielles…
Bonjour Richard, ah c’est un peu plus compliqué que ça, avez-vous regardé tous les messages sur les gilets ? Il y a aussi une tendance anticapitaliste, anticonsumériste et écolo assez forte chez les gilets jaunes. Donc pas totalement anti-minimaliste 😉
Les quelques photos sélectionnées montre d’avantage de la révolte, un appel à la violence, de la haine, de l’anti-étatisme…
Plus que l’écologie, sur ce que j’ai pu ressentir depuis ma lointaine province, la demande concernait plutôt la hausse du pouvoir d’achat et le désir de services publics de proximité : une dénonciation de ce qui est ressenti comme un déclassement économique (ne pas pouvoir s’offrir tout ce que vante les publicités et que les « maudits bourgeois / urbains » eux possèdent) ainsi qu’un sentiment abandon géographique (en réaction centralisme parisien et plus généralement à la métropolisation).
Et franchement, je ne fais personnellement aucun lien existentiel entre minimalisme et anticapitalisme… Les deux peuvent aller de pair comme peuvent être totalement dissociés. Je suis profondément minimaliste (dans ses nombreuses dimensions et pas seulement matériel) et pourtant je suis aussi profondément capitaliste (propriété privée des moyens de production, libre concurrence, source de progrès et seul système qui n’abouti pas systématiquement à un régime politique autoritaire…)
Alors pour la violence oui il y en avait aussi côté gilets jaunes, on l’a vu, et nous sommes désolés d’apprendre que vous en avez été victime ?. Il y a eu aussi de trop nombreux abus côté police, tous ces gilets jaunes éborgnés, amputés… violences policières dénoncés par beaucoup d’ONG, genre Amnesty International.
Sur le reste. Il y a clairement plusieurs courants chez les GJ, celui au départ sur le carburant n’a rien de minimal mais le courant des GJ écolos et anticapitalistes nous semble extrêmement intéressant politiquement.
Après, sur le minimalisme, vous avez raison, ont peut tout à fait être minimaliste et capitaliste, c’est compatible dans une certaine mesure, mais nous ne pouvons pas vous suivre sur le fait que la privatisation soit « source de progrès », elle est aussi un mécanisme de régression et de production d’inégalités, nous ne pouvosn pas vous suivre non plus quand vous dites « le seul système qui n’aboutit pas systématiquement à un régime autoritaire ». Cela ne nous semble pas exact, au vu de ce qui se passe en Chine ou en Russie (pays passés du communisme au capitalisme) par exemple (et même en France où il devient de plus en plus dangereux de manifester). Et ne parlons pas de ce qu’il se passe aux Etats-Unis… Le moins mauvais « système » ne serait-il pas celui qui est en mouvement, qui est réajusté en permanence pour réduire les inégalités ? Un système qui ne se nécrose pas, comme le capitalisme actuel qui est en train, après haussé nos niveaux de vie en Occident en exploitant le Tiers-Monde, de dégrader les conditions de vie de tout le monde et de détruire la planète ?
Et niveau violence, moi qui l’ai subi physiquement, je peux vous assurer qu’elle n’était pas présente uniquement sur les gilets.