Sagesses d’ailleurs pour vivre aujourd’hui : Navajos, Kogis, Maasaï, Tsaatans… ce qu’ils ont à nous apprendre

Dans ce livre-enquête, la journaliste Frederika Van Ingen transmet les témoignages de 11 occidentaux partis à la rencontre des peuples premiers et de leur philosophie.

La couverture du livre Sagesses d'ailleurs pour vivre aujourd'hui
« Sagesses d’ailleurs pour vivre aujourd’hui », par Frederika Van Ingen. Illustration: Étienne Bonnet & Paintbrush Diplomacy.

Le genre
Recueil de témoignages.

Le pitch
Cet ouvrage compile les témoignages de 11 « passeurs » : des scientifiques, anthropologues, voyageurs, guérisseurs qui sont allés partager le quotidien des peuples premiers afin de découvrir leurs connaissances et leur spiritualité.

L’autrice
Journaliste et conférencière, Frederika Van Ingen s’intéresse à des problématiques contemporaines telles que l’environnement, la santé, la psychologie, le développement personnel. Dans Sagesses d’ailleurs pour vivre aujourd’hui, elle explore les préceptes des peuples premiers à travers ses thèmes de prédilection.

Mon humble avis
En lisant ce livre j’ai découvert que les peuples premiers, sur les cinq continents, ont une culture commune, qui va bien au-delà des sagesses universelles : le respect de la Terre.

Leur rapport à l’objet est très différent du nôtre car ils conservent un lien avec la Nature. Aujourd’hui, pour faire du feu, dans le monde occidental on a l’habitude d’acheter un briquet jetable avec une flamme préformatée. Les peuples premiers, eux, interagissent avec la nature pour pouvoir créer l’étincelle. On sort du rapport objet = magasin car la forêt leur fournit tout ce dont ils ont besoin.

Ce parallèle marche pour beaucoup de sujets, y compris pour l’habitat : à quoi bon s’endetter des dizaines d’années pour une maison trop grande, quand on peut construire, comme les Sioux, un tipi en trois jours ? Pour eux la propriété privée n’a pas de sens puisque l’homme fait partie de la Terre. C’est peut-être ça la vraie liberté.

À lire aussi : Sauver la planète, le message d’un chef indien d’Amazonie

Une phrase du livre
« En l’occurrence, la recette est simple et accessible à un enfant de maternelle : si l’intention qui motive nos actions, y compris le ‘business’, est l’amour, on récolte de l’amour et de la joie. »

Un extrait du livre
« Comme la plupart des représentants des peuples premiers, Almir est certain que notre monde occidental court au-devant d’une catastrophe prochaine. ‘Et quand on lui demande ce que feront les Surui si la planète va si mal, raconte Corinne [reporter sonore pour la BBC World, N.D.R.], il répond :
— Nous, on n’est pas inquiets, on sait se débrouiller dans une forêt, on est autonomes. Mais vous, vous êtes en danger. Donc écoutez ce qu’on a à vous dire maintenant, parce que la forêt, dans le futur, c’est ce qui vous restera pour survivre.’

Cette qualité d’attention particulière qu’ont développée les Surui et d’autres peuples en lien avec la forêt, Corinne l’associe également à l’intelligence perceptive. Contrairement à l’intelligence spéculative, qui elle, nous projette dans le futur, nous incitant à faire mille choses en même temps, et à passer beaucoup de temps à nous inquiéter de ce qui pourrait arriver pour chercher à l’éviter. Eux sont totalement en lien avec ce qui se passe ici, maintenant, dans leur environnement. ‘Cette présence favorise le développement d’une hypersensibilité, sans doute proche du “ supersens ” que j’ai pu ressentir moi-même sur la montagne en Mongolie’, ajoute Corinne. Le contact avec la nature est il nécessaire pour cela ? ‘Oui, car elle favorise l’ouverture et elle permet d’être calme. Il suffit d’écouter la ville pour comprendre pourquoi on se ferme. C’est bruyant, dissonant, ça donne envie de se protéger, de fermer les oreilles, et le nez parce que souvent ça sent mauvais, et même les yeux car ce qu’ils voient est chargé de violence. La ville nous incite donc à fermer nos sens. Tandis que la nature, l’odeur de l’herbe coupée, de la terre humide, d’une fleur, le chant des oiseaux, tendent à nous les ouvrir. Cela invite à un mode de vie qui cultive la beauté. C’est pour cela que quand Almir parle de sa forêt, c’est un poème.’ »

Frederika Van Ingen, Sagesses d’ailleurs pour vivre aujourd’hui : Navajos, Kogis, MaasaÏ, Tsaatans… ce qu’ils ont à nous apprendre, Éditions des Arènes, 2016, 472 pages.

Pour suivre les publications de mon journal préféré, je reçois la lettre minimale, chaque 1er jeudi du mois. Bonne nouvelle, c’est gratuit et sans engagement !

Partager cet article

À propos de l'auteur
Chargé de missions au journal minimal, je suis passionné par la presse car j’aime transmettre aux autres les connaissances essentielles à mes yeux.
Articles similaires
Du même auteur
Écrire un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

2 réponses

  1. Merci pour cet article, qui m’a fait connaitre « Sagesses d’ailleurs », qui n’est pas semble-t-il sans rappeler « Paroles des peuples racines », autre bouquin passionnant.
    Je suis convaincu que la solution à la crise planétaire actuelle passe avant tout par un changement de regard sur « les autres » en général, qu’ils soient humains ou non. Quand considérera-t-on les animaux et les plantes comme des alliés, et non plus comme des ennemis à abattre ou des marchandises à exploiter, les solutions viendront toutes seules.
    Bisous 🙂

    1. Boujour 🙂 je vous remercie pour votre commentaire qui me touche sincèrement puisque faire découvrir ces sagesses était mon but initial 🙂 Comme vous, je pense que la première étape est de réapprendre à respecter l’intégralité du monde vivant (champignon, humains, végétaux, animaux) sans le hiérarchiser. Pour cela je crois qu’il faut aussi avoir conscience des impacts du mode vie occidental 🙂

Rechercher