Du 21 au 26 juin, la petite ville de Mirande, 4000 habitants, accueille 300 délégués du monde entier venus d’une trentaine de pays. Au programme : ralentir, se faire plaisir.
Pendant que sur nos écrans défilent les images de la Coupe du monde de football en Russie, un grand rassemblement international des villes lentes, labellisées « Cittaslow », se tient à Mirande, dans le Gers du 21 au 26 juin. L’événement ne fait pas les gros titres des journaux mais c’est pourtant la première fois que cette réunion annuelle a lieu en France, avec pas moins de 300 délégués venus d’une trentaine de pays.
Lancé en Italie en 1999, dans la foulée du mouvement slow food anti McDo, le label « Cittaslow » est attribué aux municipalités de moins de 50 000 habitants qui décident de permettre à leurs administrés de prendre le temps de vivre. Parmi les critères, (hospitalité, urbanisme, nature, solidarité), on trouve par exemple :
- la multiplication des zones piétonnières
- la création de places publiques citoyennes
- la valorisation des productions locales et artisanales
- la priorité donnée aux transports non-polluants…
A l’heure actuelle, il a été décerné à 236 villes dans le monde. La France compte 7 villes Cittaslow : Mirande (Gers), Segonzac (Charente), Labastide d’Armagnac (Landes) Créon (Gironde), Valmondois (Val-d’oise), St Antonin-Noble-Val (Tarn-et-Garonne), Loix-en-Ré (Charente-Maritime).
Malgré son escargot en emblème, le réseau se veut dynamique. « La référence à la lenteur est clairement un appel à la réflexion, au temps de bien vivre : celui d’échanger, de regarder, de bien faire les choses et de ne pas vivre dans un temps, un stress subis » peut-on lire sur le site Cittaslow.fr.
À Mirande, la directrice de l’Office du tourisme évoque avec fierté les réalisations de la commune depuis son affiliation : la réhabilitation d’un ancien lycée pour créer une maison de santé, la création d’un potager où interviennent écoliers et retraités, des mesures de protection de la vache mirandaise et du porc noir gascon, la création d’une station d’épuration sur roseaux, le paillage des plantations communales… De leur côté, des restaurateurs de la commune proposent des menus Cittaslow, à base de produits locaux, acheminés en circuit court.
Le fait que ce mondial des villes lentes ait lieu dans l’Hexagone donnera-t-il envie à d’autres communes françaises de ralentir, elles aussi, pour rejoindre le réseau ?