a disparition de Jacques Chirac ? Comment dire…
Pour reprendre une expression célèbre de notre ancien président de la République (et ainsi, d’une certaine façon, lui rendre hommage), je dirais que cette nouvelle « m’en a touché une sans faire bouger l’autre ». D’autant qu’elle est tombée alors qu’un incendie sur un site classé Seveso seuil haut était en cours à Rouen (Seine-Maritime).
Ce jeudi 26 septembre, je m’étais réveillée en apprenant qu’un feu ravageait depuis le milieu de la nuit les fûts de stockage d’une usine chimique des années 1950 bâtie le long de la Seine et produisant des additifs pour lubrifiants (huiles de moteur, carburants, fluides de transports…), usine qui avait déjà connu plusieurs incidents problématiques par le passé. Un panache de fumée noire de 22 kilomètres de long sur 6 de large s’échappait de la capitale normande, il allait bientôt pleuvoir des suies gluantes dans 112 communes de Seine-Maritime, mais aussi en Picardie, dans la Somme, l’Aisne, l’Oise…
TSUNAMI MÉDIATIQUE
Pour les Rouennais, il y avait d’abord eu le bruit (une explosion), puis l’odeur (pestilentielle). Puis plus rien, les sirènes n’avaient retenti qu’à 7 heures du matin. À quel point était-ce dangereux, fallait-il se calfeutrer, ne plus boire l’eau, ne pas emmener les enfants à l’école, quitter la ville ? Les citoyens, où qu’il se trouvent, manquaient d’informations.
Puis la mort de Jacques Chirac recouvrit la catastrophe, tel un tsunami médiatique. Les journaux, comprenez-vous, avaient préparé depuis belle lurette des nécrologies sur la vie du célèbre mari de Bernadette Chodron de Courcel, ancien ministre, maire de Paris, Premier ministre, président de la République ayant perdu progressivement le pouvoir et la boule à partir de sa dissolution ratée de l’Assemblée nationale en 1997. Ces articles/reportages sonores/vidéos, il fallait bien les publier ! Ces plateaux imaginés de longue date avec des invités (Raffarin, Juppé, Hollande, Bayrou…), il ne fallait pas y renoncer !
#MALIKOUSSEKINE
Il y avait tant à dire sur Monsieur Chirac, ce « destin français » [dixit Macron, reprenant le titre d’un pamphlet de Zemmour, N.D.R.], l’homme qui croquait les pommes et les femmes… Il devint, dès lors, presque impossible de connaître l’évolution de la pollution majeure causée par l’incendie sur le site de Lubrizol. Là-bas, des milliers de gens vomissaient, suffoquaient, s’évanouissaient mais voilà, « Chichi » le rebelle (#DoYouWantMeToGoBackToMyPlane? #DiscoursDuVeld’Hiv #NonALaGuerreEnIrak) était mort et la plupart des grands journaux jugeaient opportun d’en faire des tartines en mode nostalgie, jusqu’à l’écœurement.
Pourtant, la France de Jacques Chirac, c’était surtout ça :
#RobertBoulin
#LeSAC
#LaFrançafrique
#PrivatisationDeTF1
#MalikOussekine
#Ouvea
#Mururoa
#FNSEA
#Évacuationdel’EgliseSaintBernard
#4000eurosDeBouffeParJour
#EmploisFictifs
#ScandaleDesHLM
#JeanClaudeMéry
#Legiond’HonneurABacharElHassad
#DelitDeRacolagePassif
#ReformeDesRetraites
#LimitationDuDroitDeGreve
#PrivatisationDesAutoroutes
[…]
Une France livrée, qui plus est, à ses amis industriels : Bouygues, Monod, Bolloré, Lagardère, Decaux… Lors de la campagne présidentielle de 1995, Jaques Chirac avait promis : « Je ferai pour la France ce que j’ai fait pour Paris ». Qu’avait-il fait à Paris, au juste ? Lubrifier la circulation dans la capitale pour en faire un paradis de la voiture, via la création d’une vingtaine d’axes rouges, sortes d’autoroutes urbaines.
Alors, mourir au moment où l’explosion d’une usine répand sur une partie de la France des additifs dégradés de lubrifiants pour véhicules, n’est-ce pas une sorte de conclusion sublime ? Lubrizol n’est pas n’importe quoi : « Au niveau mondial, près d’une voiture sur trois roule avec nos additifs. Ces derniers permettent une meilleure performance et longévité des équipements » peut-on lire sur le site web de l’industriel.
Une réponse
Il a fait des conneries (Mururoa …)
Ceci étant qui n’en fait pas!
Je suis apolitique, mais je constate tout de même que la pollution était moindre en ce temps et que notre France bien que déjà bancale, tenait encore debout.
Je l’aimais bien ce gars ! Un des derniers représentants d’une époque encore heureuse…
Oui, je suis un vieux con !