Le touriste moderne voyage moins loin ou plus lentement, sans avion ni voiture. Il achète local, loge chez l’habitant, veille à ne laisser aucune trace de son passage.
Le touriste est parfois une plaie pour le pays qui l’accueille. À Cancún, les spring breakers (1) américains produisent autant de déchets que les 700 000 habitants de la cité mexicaine. À la Barbade, les coraux souffrent des eaux usées refoulées par les hôtels et de la pêche au souvenir. Et dans les Maldives, la paradisiaque île Thilafushi n’est plus qu’une poubelle à ciel ouvert, où s’amassent les tonnes de déchets dus au tourisme des îles avoisinantes.
De plus en plus conscients de l’effet « pluie de sauterelles » de leur présence, une partie des vacanciers opte désormais pour l’écotourisme : une forme de « voyage responsable (…) qui contribue à la protection de l’environnement et au bien-être des populations locales », selon la Société internationale du tourisme. L’écotourisme n’est donc pas seulement vert, mais aussi socialement responsable : il vise à limiter au minimum l’impact de son passage dans le lieu visité.
HORDES DE VOYAGEURS
Concrètement, le touriste moderne voyage plus près ou plus lentement, sans avion ni voiture, achète local et loge chez l’habitant, limite sa consommation d’eau et veille à ne laisser aucune trace de son passage. Qu’il soit militant, contemplatif ou aventurier, il cherche avant tout à donner du sens à ses vacances ! Vous vous reconnaissez dans ce portrait ? Peut-être faites-vous déjà partie du club !
Cependant, attention ! Affichant une croissance annuelle de 20% depuis 20 ans, l’écotourisme n’est plus tout à fait une mode et presque une industrie. Certains sont même tombés dans l’écotourisme « de masse », aussi dévastateur que les tour operators. Ainsi, le Costa Rica, en voulant devenir la Mecque de l’écotourisme, a vu ses espaces protégés mis en péril par des hordes de voyageurs pourtant pleins de bonnes intentions. Plus habile, le Bhoutan, à l’est de l’Himalaya a imaginé un « écotourisme de luxe », exigeant de chaque visiteur une taxe de 250$ par jour.
Alors, pour ceux qui hésitent à sauter le pas, voici 14 bons plans qui prouvent que l’on peut voyager autrement, sans se priver, ni s’ennuyer ; bien au contraire !
1. Tout commence par une prise de conscience. Voici deux calculateurs – celui de l’aviation civile et de chiffres-carbone.fr – permettant d’estimer l’empreinte carbone laissée par votre dernier voyage, ou vos futurs projets de l’été. Par exemple, un week-end de trois jours en Croatie dégage autant de CO² que deux semaines à la maison. En cause ? L’avion, tout simplement.
2. Pour comprendre toute la diversité des formes d’écotourisme, formez-vous ! Il existe de nombreux sites d’information de qualité, comme Voyageons Autrement et celui de l’Association française d’écotourisme, mais aussi des MOOC gratuits, dont le plus complet a été diffusé par l’université numérique.
3. Allez directement au contact des professionnels du secteur en profitant de la fête de l’écotourisme, qui dure tout le mois de mai, aux cinq coins du pays.
4. Pour débuter, vous pouvez vous contenter d’échanger votre maison avec une famille étrangère, au lieu de passer par AirBnB. Une pratique économique et écologique, qui optimise l’utilisation des logements existants. Les démarches sont simplifiées et surtout sécurisées par certains sites, comme Échange De Maison ou Homelink.
5. Si vous vous sentez perdus dans la jungle des offres, faites confiance aux locations labellisées Eco-gite ou Gîte Panda WWF (restez cependant vigilant avec les labels, la Clef Verte par exemple n’est pas forcément très « nature »).
6. … ou bien suivez les guides Viatao, spécialisés dans le tourisme responsable.
7. Envie d’aventure, sans aller trop loin ni faire trop d’efforts ? Allez donc camper sous une yourte, dormir dans un phare ou une cabane dans les arbres !
8. Militant dans l’âme ? Optez pour le volontariat, en transformant vos vacances en mission humanitaire. Cependant, attention aux arnaqueurs, qui abusent de la générosité – et de la crédulité – des étrangers. Choisissez en priorité des actions contrôlées et labellisées par l’Ates (Association pour le tourisme équitable et solidaire).
9. Envie de fuir la ville ? Initiez-vous au woofing, le tourisme rural, à la ferme. Un changement momentané de vie, de rythme et de travail.
10. Si vous êtes tentés par le mode de vie végane, profitez d’un séjour surf, yoga et véganisme dans le Sud-Ouest pour vous initier. Et si vous êtes déjà végane, trouvez des hôtels en phase avec votre éthique sur veggie-hotels.com.
11. Les sportifs pourront tenter de faire un grand tour à vélo. Pour tout savoir sur le cyclotourisme, profitez de la semaine du cyclotourisme qui se déroule dans le Perche, au mois de juillet.
12. Et si vous vous mettiez au naturisme ? Cette pratique a conservé ses valeurs d’origine, mais se revendique désormais écologique et attire de plus en plus de jeunes. Allons, ne soyez pas timides !
13. À la recherche d’idées ? Inspirez-vous de l’expérience des autres, en chinant les bons plans sur la plateforme Voy’agir !
14. Enfin, ceux qui n’ont pas la volonté de s’engager dans un périple éco-touristique pourront toutefois compenser leurs émissions de CO² à leur retour, en reversant une partie de la somme payée pour leur trajet dans des projets environnementaux de reforestation ou d’énergies renouvelables. Un principe judicieux mis en œuvre, notamment, par GoodPlanet et CO² Solidaire.
(1) Les spring breakers sont les Américains qui partent une semaine (ou deux) pour les vacances de printemps.
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