Notre journaliste Iris Petitjean accueille un blob du CNRS pour une grande expérience de science participative. Un jour, au lieu de congeler « Blob Dylan », elle l’a mis dans le compost…
especter les protocoles scientifiques établis par le CNRS n’est pas toujours facile. À la fin de chaque expérience, qui dure de cinq à dix jours selon la mission assignée aux 15 000 participants, il faut se débarrasser des blobs ayant servi à l’expérience en les plaçant au congélateur. J’ai donc dû, après avoir passé plusieurs jours à choyer « Blob Dylan », le sacrifier, ce qui m’a vraiment fait de la peine.
C’est pourquoi à la fin du deuxième protocole je n’ai pas tué le nouveau Blob Dylan mais l’ai versé encore vivant dans le bac à compost de la résidence. Vas-y, Dylan, grignote nos déchets !
Audrey Dussutour, madame Blobs au CNRS, m’a rassurée au sujet d’une éventuelle invasion : cet organisme vit déjà chez nous, et les conditions de son développement sont rarement optimales quand on le rejette dans la nature. Alors dans le compost il va manger, peut-être se faire manger, et sans doute entrer en dormance ou déguerpir face à la chaleur insupportable que peut atteindre un tas de compost.
À moins qu’il ne rencontre une souche locale de Physarum polycephalum, d’un type sexuel différent du sien (il existe plusieurs centaines de types sexuels chez les blobs), et qu’il ne se reproduise avec… En effet, les blobs sont potentiellement partout ! C’est simplement que la plupart du temps, ils sont en dormance car l fait bien trop sec pour qu’ils étendent leurs pseudopodes.
Et maintenant, je vous présente Blob Afett…
De plus, un soir, j’ai conservé l’un des morceaux à éliminer dans une boîte de plastique à part, ornée d’un autocollant du clone chasseur de primes dans Star Wars, Boba Fett.
Je suis donc désormais assistée lors des manipulations par « Blob Afett », qui lui a droit à un traitement de faveur, puisqu’il n’est plus dans l’expérience. Morceaux de bois (il adore y dévorer les petits champignons, et se cacher sous l’écorce !), biscuits (il a un faible pour les biscuits apéritifs), fromage (ça, en revanche, il hait !)… il m’accompagne partout et trône présentement près de mon clavier alors que je tape ces mots.
L’aventure clonale et l’impressionnante faculté de régénération des blobs ne s’arrête pas là. Une amie a voulu elle aussi adopter un blob, et je lui ai transmis un fragment de Blob Morane. Hélas… transporté dans des conditions de température un peu trop élevée et d’humidité un peu trop faible, il a fini par entièrement noircir (et sentir franchement mauvais) à peine arrivé dans son nouveau chez-lui.
Entièrement ? Non ! Un minuscule fragment d’un millimètre demeurait jaune. Alors elle l’a prélevé, et déposé sur de la terre humide, faute de gélose. Et le blob est reparti ! Il s’appelle Blob Un, et est en train de se requinquer.
Quand il sera bien en forme, elle le divisera pour assurer sa survie, et il y aura donc bientôt un petit Blob Deux. Longue vie à lui !
6 réponses
Bonjour,
Je n’ai pas compris le but de cette expérience : que deviez-vous observer ? Merci. Bien à vous
Bonjour,
Cet article précis ne relate pas une expérience, mais plutôt ce que j’ai fait des « restes » de l’expérience.
Le but général de l’expérience du CNRS est d’étudier l’impact des vagues de chaleur sur les organismes du sol. Je détaillerai cela dans le prochain article 🙂
Bonjour
Je trouve votre article et cette expérience très intéressants car ce sont les champignons et les bactéries qui sont a l’origine de la vie et qui nous permettent de vivre .
Bonjour
Votre expérience m’intéresse .
Dès que j’aurais trouvé un blob sur un morceau de bois je vais faire ce que vous avez fait.
je le placerai sur mon tas de compost car je suis curieux de constater la réaction du blob.
Je suis un simple citoyen lambda qui aime la science.
Encore merci
Bonjour Peter,
Je vous souhaite de trouver ! Si vous recherchez des vidéos d’Audrey Dussutour sur internet, il en existe une dans laquelle elle explique comment trouver un blob sur un morceau de bois, cela pourrait peut-être vous aider 🙂
Bonjour Pierre,
En effet, c’est en cela que les conclusions du CNRS seront intéressantes ! À suivre…