Éprouvée par des insomnies et l’arrivée prochaine de son 3e enfant, Super maman, enceinte de 8 mois, lâche du lest. Le résultat est impressionnant.
ils soient rassurés, celles et ceux qui sont ressortis effarés de la lecture de mon précédent billet : cette épreuve que nous avons traversée, ces nuits sans sommeil, ce frôlement de la folie, cette hystérie collective, semblent maintenant derrière nous. Je n’irai pas jusqu’à dire que tout est « revenu à la normale ». Quand on est parents, le mot normal n’existe pas. Il y a bien des jours plus calmes, des matins plus lumineux, des moments de grâce suspendus, où on se dit que notre vie est géniale, nos enfants fabuleux, notre quotidien scintillant, des jours avec des paillettes et des étoiles, youpi tralala. On en est pas là mais certains réveils sont redevenus légers. Le sentiment dure généralement vingt minutes : le temps des câlins matinaux. Après ça se corse.
Petit Tourbillon suce son pouce tranquillement et fait la larve pendant que maman baleine (8 mois de grossesse ça commence à virer cétacé) bataille à enfiler ses petits pieds dans son pantalon en répétant pour la trentième fois à petite Hirondelle de s’habiller. Premier round : vêtu, changé, coiffé, petit Tourbillon est prêt à déjeuner.
PLUS QUE TRENTE MINUTES !
Tout pourrait se goupiller mais petite Hirondelle rêvasse encore en pyjama et la tête dans l’oreiller. Heureusement, elle sait ce qu’elle va porter puisqu’en ce moment seules deux robes de Noël rouge et ses collants à cœurs ont grâce à ses yeux. On a tenté de diversifier ses tenues mais niet : alors, à quoi bon se battre ? Notre astuce : faire moins et plus simple. Avant, c’était la guerre des boutons : trop de vêtements, et petite Hirondelle changeait d’avis comme de leggings. Les crises étaient quotidiennes. Maintenant, l’armoire ne contient que le minimum et que des pièces qu’elle aime. Exit les jeans, les pulls et les trucs qui grattent. Pareil pour petit Tourbillon, papa et maman. Ça nous facilite la vie !
Le deuxième round achevé, direction la salle de bain : une brosse par personne, une huile de coco et des huiles essentielles, un savon commun, un shampoing pour les enfants et un pour les parents. Rien que le nécessaire. On croule seulement sous les lingettes en tissu et les couches lavables, et vu l’arrivée imminente de numéro 3, ça devrait empirer. Tic-tac, je parle je parle mais l’heure tourne et on a pas encore petit-déjeuné. Le stress monte : il reste trente minutes avant le départ pour l’école et la nounou. Il faut encore pousser ce petit monde à manger AVANT les dessins animés.
LE DOUDOU OUBLIÉ
Quand j’avais un seul enfant et que l’espace-temps était d’une laxité sans fin, les écrans étaient tabous. Et puis un jour, j’ai craqué et collé ma fille devant les Bisounours pour la coiffer, la chausser et lui enfiler son manteau. Mea Culpa : je suis une mauvaise mère mais au moins j’arrive à tout faire. Enfin presque. Parce que oui, même si on a tout essayé : se lever plus tôt, préparer les affaires la veille, faire des efforts d’organisation, respirer par le ventre, on part toujours au dernier moment ou pire, en retard. Et dans la débâcle, on oublie systématiquement quelque chose : un cartable, un doudou, des clefs ou d’avoir débarbouillé l’un ou l’autre, voire les deux enfants.
Il y a deux mois je culpabilisais encore. Là, franchement, avec la récente tempête du désert qu’on vient de traverser en rampant, ça ne me paraît plus si grave. Lâcher du lest, relativiser, déculpabiliser, faire ce qu’on peut avec ce que l’on a et ce que l’on est. Et si c’était ça la clef de la sérénité parentale ?