Mon compagnon et moi avons entrepris un long voyage, sans date de retour. Une seule direction : « Vers l’Est ». En quête d’une vie allégée.
Il y a un an, nos sacs sur le dos et nos idéaux en bandoulière, nous avons décidé de quitter notre nid (quelque part en périphérie de Nantes). Cette décision nous a menés de la France à la Turquie côté mer, de l’Iran au pied des montagnes de l’Asie centrale, sur les rails de Sibérie, au cœur du Japon, en Chine et à présent en Asie du Sud-Est. Un voyage, oui, mais de ceux où la destination finalement importe peu.
D’aussi loin que je me souvienne, le désir de mouvement a toujours été là, en moi. Enfant, je rêvais de vivre dans une maison mobile – j’avais conclu à l’époque qu’une voiture ferait l’affaire. Avant de faire évoluer mon projet et de vouloir vivre dans… une arcade – à l’image de celles qui constituaient les murs de soutènement des voies ferrées de ma Savoie natale. Je m’imaginais confortablement blottie là, à observer les flocons l’hiver venu.
Un ami devant qui j’évoquais un jour ces fantasmes de fillette m’avait lancé, fier de sa blague : « Tu voulais être SDF en fait ! ». Hmm. Au-delà de la formule qui interpelle et amuse, je dirais oui et non.
Je ne m’imaginais pas forcément vivre dehors. C’était plus l’envie de vivre à plusieurs endroits à la fois qui m’attirait. L’envie d’avoir plusieurs chez-moi.
Adulte, j’ai donné corps à ce désir d’être ça et là, en organisant une vie professionnelle où les déplacements étaient fréquents. Puis, avec le temps, le désir d’ubiquité a laissé place à une envie plus forte encore : partir.
RETROUVER LE BONHEUR DU CAMP DE BASE
Je ressentais comme une urgence à prendre la route. Non que j’aie quelque chose à fuir : j’y voyais plutôt la réponse à ce besoin irrépressible de retrouver ce bonheur du camp de base. Me plier aux exigences d’une vie quasi nomade. Savourer les bienfaits d’une vie « allégée ».
Le détachement matériel, je m’y exerçais depuis plusieurs années, ayant développé progressivement ce qu’on pourrait appeler une « conscience écologique ». J’éprouvais à présent le besoin de nourrir un autre détachement, celui de la prise de distance.
4 réponses
Et bien je trouve ça très chouette et vous souhaite bon voyage!!
Merci pour votre retour ! Le voyage dure, s’étend… pour notre grand bonheur.
J’aime beaucoup votre démarche! Bonne aventure! Que Dieu vous guide. Salutations au compagnon 😉
Un grand merci ! Nous avons voulu axer cette série sur la démarche, au-delà des destinations. Des expériences et « apprentissages » tout à fait transférables à une vie plus sédentaire. La suite au prochain épisode donc ! (Salutations transmises !).