Le Puy Mary fait partie du plus grand stratovolcan d’Europe, les Monts du Cantal, surnommés l’Etna auvergnat. Visite guidée de cette montagne labellisée Grand Site de France.

La carte
Le Puy Mary se trouve au centre d’un massif volcanique complexe de 2 700 km2, dans le Cantal.
• Altitude : 1 783 mètres. 200 mètres plus bas, il y a le célèbre Pas de Peyrol, plus haut col routier du Massif central, régulièrement franchi par les coureurs du Tour de France (cette année encore).
• Population : des premières fleurs du printemps aux frimas de l’automne, le Puy Mary voit passer 500 000 touristes, ce qui en fait le lieu naturel le plus visité d’Auvergne. Le reste du temps, les mouflons, chamois et cerfs y règnent (presque) en maîtres.
• Particularité : bien qu’il soit dominé par le Plomb du Cantal, point culminant du département à 1 855 mètres, le Puy Mary lui vole la vedette avec sa forme pyramidale. Il est classé Grand Site de France depuis 2012.
Le territoire
• Aux alentours : des sommets, des crêtes, des planèzes (plateaux), des vallées en « U » (appelées vallées en auge) usées et sculptées par les glaciers… soit les Monts du Cantal, le plus vaste volcan d’Europe, surnommé l’Etna auvergnat.
• Un phénomène : la gentiane jaune – plante emblématique des Monts du Cantal – dont les racines sont utilisées dans la fabrication d’un apéritif au goût amer (l’Avèze, à consommer avec modération), peut vivre jusqu’à 60 ans. Mais il lui faut attendre l’âge de 10 ans pour commencer à fleurir. Patience et longueur de temps…
La légende
Pour les uns, le nom de Puy Mary proviendrait de Marius, disciple de saint Austremoine, évangélisateur de l’Auvergne. Pour d’autres, il aurait deux racines occitanes : « marin » (prononcé « mari ») car c’est de l’océan que viennent les nuages qui s’accrochent ici ou « marrit » autrement dit « difficile à atteindre ».
Première impression en arrivant
Ici, les volcans ont craché du feu durant des millions d’années, les coulées de lave puis de glace ont façonné les reliefs, les torrents charrié des tonnes de débris. Quand on atteint le point culminant du Puy Mary, on a l’impression que les cinq crêtes effilées qui en partent forment comme les cinq branches d’une étoile. L’ancien volcan offre une vue à 360° sur des sommets, des cols, des plateaux, des vallées, des forêts de sapins et de hêtres, de grasses pâtures, des villages éparpillés, des tourbières ondulantes et des rivières sauvages.
Le style
Dans cette nature tourmentée, les hommes ont bâti des châteaux, des églises, des maisons aux murs de pierres volcaniques et aux toits de lauzes. Sur les hauts-plateaux, les burons –solides abris voûtés – rappellent le temps où le vacher et les pâtres gardaient, de mi-mai à mi-octobre, les salers à la robe acajou et aux cornes en forme de lyre ou les aubrac à la robe fauve et aux yeux charbonneux. Avec le lait cru et entier, ils fabriquaient les fromages salers et cantal entre-deux ou vieux.
Trois activités
Manger
En souvenir de ce pastoralisme des siècles passés, Alain Mathieu et Chantal ont transformé le buron du col d’Aulac, en ferme-auberge. À leur table, les spécialités locales telle que la truffade de tomme fraîche et de vieilles pommes de terre (truffes).

Dans son buron du cirque d’Eylac, Cécile Delpirou prépare, elle, le bourriol (galette de blé noir) ou la pachade (crêpe épaisse salée ou sucrée). Sous les sifflets des marmottes voisines, dans le bleu d’un ciel boursoufflé de gros cumulus ou le gris d’un brouillard tenace.
Méditer
Non loin du village de Cheylade et de sa sublime église romane, la cascade du Pont de la roche dévale un escalier de basalte et plonge dans un sous-bois. Un monde de végétaux et d’eau, de méditation et de rêveries.

Voler
L’été fait décoller les parapentistes du Puy de la Tourte ou d’ailleurs, et entraîne les randonneurs vers les chemins de crêtes ou le GR400 qui rayonne sur 140 kilomètres autour du Puy Mary. Sous le vol d’un gypaète barbu, d’un milan royal ou d’un faucon crécerelle.

Brève rencontre
Le chaud de la lave de volcans d’Auvergne et le froid de l’émail faïence, Rose Desmaisons, conteuse et artisane d’art, les fusionne, au gré de ses envies, dans des œuvres monumentales, des créations murales, des objets de la table ou des bijoux bruts et précieux aux touches d’or et de platine. Le feu jailli des entrailles de la terre semble purifié, domestiqué.

Arrêt sur images




À voir
Partir au clair de lune, vêtu chaudement et armé d’un peu de courage, pour atteindre le sommet avant le lever du soleil. Et là, sur une mer de nuages, voir lentement le ciel s’empourprer, l’horizon se dorer et la boule de feu apparaître. Brusquement, le vent se lève et déchire les nuages.
Sur les pentes herbeuses, les gentianes, saxifrages et anémones apportent des touches jaunes, roses et blanches. Comme au premier matin du monde ?

Y aller
Le Puy Mary est accessible en voiture par l’A75 puis la N122. En train, il est possible de s’arrêter en gare de Murat ou d’Aurillac, mais il sera quand même ensuite beaucoup plus simple de louer une voiture.
Carnet de voyage
• Cantal Destination : office de tourisme départemental.
04 71 63 85 00
• Grand site de France – Le Puy Mary.
04 71 47 04 14
• Les 4 Saisons : à Mandailles, la maison d’hôte et gîte de Barbara et Bruno.
04 71 47 93 81
• L’Auberge d’Aijean : à Lavigerie, Valérie et Bruno vous accueillent dans une ancienne grange.
04 71 20 83 43
• Adresses pour déjeuner dans la montagne : le buron de Chaussedier (04 71 69 53 05) et le buron d’Eylac (06 68 33 28 51).