Voici le 1er épisode de notre feuilleton-réalité Super Maman, le quotidien d’une jeune mère qui a envoyé balader le consumérisme à la naissance de sa fille.
ienvenue dans mon quotidien de « Super Maman », convaincue que la vie est mieux quand elle est douce et qu’on peut toujours essayer de faire mieux avec moins. Tout a commencé voilà quatre ans, par un coup de tonnerre : la naissance de ma « petite hirondelle », l’effondrement de toutes mes certitudes. Comme beaucoup de femmes, j’ai plongé dans l’aventure de la maternité à pieds joints et les yeux fermés.
Oui je le reconnais : aveuglée, j’ai fantasmé sur des listes de naissance, bavé devant des valises maternité hors-de-prix, gaspillé des après-midi sur des forums dédiés aux « 10 indispensables pour bébé », passé des heures au rayon couches jetables à comparer leur prix à l’unité et lorgné sur les crèmes anti-vergetures inefficaces et bourrées d’allergènes.
BIBERON ET LIT À BARREAUX
Je ne compte pas les journées perdues à surfer sur les sites de puériculture, à comparer les prix des matelas à langer, à découvrir avec un peu d’angoisse les babyphones à infrarouge et les coussins anti-tête plate… Au 6e mois de grossesse, je ne savais plus si mes nausées persistantes venaient de mon état, de mes recherches frénétiques ou de mon exposition à des milliers de produits tous plus marquetés les uns que les autres.
Heureusement, j’étais – comme toute bonne journaliste pigiste enceinte qui se respecte – fauchée et sans indemnités de congé maternité, ce qui m’a en partie sauvée de la débâcle consumériste. Malgré tout, je suis arrivée à la porte de la maternité convaincue que le biberon était la meilleure option pour mon poupon et qu’il me faudrait investir dès le retour à la maison dans un lit à barreaux, mettre bébé dans sa chambre à 3 jours et lui acheter une veilleuse lumineuse pour calmer ses angoisses de la séparation.
MATERNITÉ CONSCIENTE
Et puis en l’espace de quelques heures, tout a changé. Quand elle est arrivée dans mes bras, quand je l’ai eue sur mon sein, plus rien n’a eu d’importance. Dans le petit corps moite de ma fille, dans le gris profond de ses yeux, dans l’odeur animale que je découvrais, la vie d’un coup m’apparaissait simple, riche, facile (euh, on en reparlera). Bye bye lait en poudre, table à langer, kit poussette 12 en 1. Il suffisait d’une chose et cette petite chose suffisait. J’ai découvert que spontanément je savais ce dont mon enfant avait besoin.
La révélation était belle : on pouvait vivre nues, l’une contre l’autre et être heureuses. J’ai quand même habillé ma fille pour qu’elle n’attrape pas froid, l’ai glissé dans une écharpe de portage tout contre moi et nous avons commencé notre aventure vers la vie en mieux, la vie minimale. Son père et moi avons commencé à nous informer. J’ai découvert les mots « maternité consciente », commencé à traquer les perturbateurs endocriniens dans notre environnement et à faire la sourde oreille aux conseils culpabilisants sur l’éducation. Finalement, petite hirondelle a dormi dans notre chambre jusqu’à ses 18 mois. Je l’ai allaitée jusqu’à ses 2 ans.
SUPER MAMAN EST ARRIVÉE
Mon amoureux riait dans sa barbichette en me rappelant mes grands discours sur l’indépendance des mères, mais ensemble, nous nous sommes progressivement défaits de toutes les idées que le monde nous avait enseignées sur la manière de faire pousser un bébé. J’ai compris qu’allaiter n’avait rien de dégradant, que ne pas laisser pleurer mon bébé n’allait pas le rendre capricieux, que le laisser dormir près de nous n’en ferait pas un angoissé, qu’il vaut mieux que bébé marche pieds nus et que ce qui compte c’est d’être là.
J’ai cédé un temps aux sirènes du liniment et des carrés de coton, aux vêtements neufs vraiment-trop-mignons-fabriqués-très-loin et aux jeux en plastique made-in-china. Je ne regrette pas cette époque, de laquelle j’ai gardé beaucoup d’objets réutilisables par la suite, mais je suis aujourd’hui une autre maman. L’arrivée de notre deuxième enfant nous a projetés dans une nouvelle galaxie.
TROUVER DES IDÉES
De parents un peu plus conscients, nous sommes devenus des parents engagés. Couches lavables, lessive faite-maison, lingettes en tissu, vêtements de seconde main, achats raisonnés, conso en vrac et réduction des déchets font aujourd’hui partie de notre quotidien. Tout n’est pas toujours réussi, on a parfois du mal à tenir la route mais on y met de la volonté et – il faut le reconnaître – de l’énergie et du temps. La maternité et la paternité nous ont incité à réfléchir à notre façon de consommer, de produire et d’être au monde.
Si toi aussi tu t’interroges sur ce qu’il est possible de faire pour limiter l’impact environnemental de ta petite famille au jour le jour, si tu as envie de trouver des idées pour vivre de manière plus responsable avec des enfants ou des chats, ou si tu es juste curieux/curieuse de découvrir les tribulations d’une famille qui aspire au minimalisme, tu es au bon endroit. À très vite !
3 réponses
Oui ! Merci pour cet article, on est en plein dedans ici !
Merci beaucoup Fanny. Bon cheminement dans la parentalité! Racontez-nous, si vous en avez l’envie.
Je viens de commencer à lire et j’aime beaucoup ton approche et ta façon de décrire tes émotions 🙂 Je continue et recommande..!! super ✅ (chauffeur ambulancier)