Comment et pourquoi Paris est-elle devenue, en quinze ans, la capitale européenne des squats d’artistes ? Dans ce 3e épisode, récit de la fin du Tacheles, le plus célèbre lieu alternatif berlinois.
Berlin, 4 septembre 2012. Épaulés par une brigade de police, des huissiers dûment mandatés viennent acter la fermeture du Tacheles (voir la vidéo en bas de l’article). C’est « le squat d’artistes le plus célèbre du monde » qui a longtemps été la tête de proue de toute la contre-culture berlinoise. Les années fastes, celles qui ont vu des milliers d’artistes se regrouper dans des immeubles abandonnés à la suite de la chute du mur en 1989 sont terminées. Le chantier immobilier qui a accompagné la reconstruction quasi-totale de quartiers entiers de Berlin-Est est achevé. Il aura duré vingt ans. Vingt ans de folie, de fêtes techno, de soirées underground, de drogues plus ou moins douces, de vie de bohème…
Vingt ans résumés en un slogan, devenu célèbre et trouvé par le maire social-démocrate de l’époque, Klaus Wowereit : « Berlin pauvre, mais sexy » (Arm, aber sexy, en allemand dans le texte).
« LA CONTRE-CULTURE ÉRADIQUÉE »
Oui, mais… Progressivement, la spéculation immobilière a regagné du terrain et le phénomène de gentrification observé dans toutes les grandes métropoles occidentales se vérifie ici aussi.
« Berlin n’est plus sexy » maugréent les derniers squatteurs, « à présent que la contre-culture est éradiquée » . Avec la disparition du Tacheles, occupé depuis le mois de février 1990, c’est tout un pan de la culture alternative qui rend les armes et achève de faire de Berlin une ville comme les autres.
Regardez une vidéo sur la fermeture définitive du Tacheles ici (1:31s) :
• Retrouvez l’épisode 4/5 de Squat story mardi 29 août.
• Lire les épisodes précédents.
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2 réponses
Beau travail de divulgation de l’esprit de contre culture Gaspard, je relaye sur FB.
Merci Jean !!!!